Michael Keaton dont la carrière a connu des hauts et des bas est à l’affiche du Fondateur le 28 décembre. On revient sur 3 films qui ont écrits sa légende.
Même s’il n’a jamais vraiment disparu du métier depuis son triomphe dans les Batman de Tim Burton à la fin des années 80 la carrière de Michael Keaton n’a pas toujours été au beau fixe. Celui qui est revenu au premier plan avec le fabuleux Birdman a connu les paillettes de la gloire tout autant que les affres de l’oubli du grand public. Après avoir frôlé l’Oscar du meilleur acteur avec le film de Alejandro González Iñárritu pour lequel il obtint malgré tout le Golden Globe 2015 du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie, il est revenu début 2016 en menant la distribution chorale du magnifique Spotlight qui remportera l’Oscar du meilleur film.
Dès le 28 décembre il sera à l’affiche du film Le Fondateur de John Lee Hancock où il est encore une fois excellent. Pour l’occasion, nous revenons sur trois films emblématiques d’une carrière atypique et sinusoïdale.
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Beetlejuice – 1988
Réalisé par Tim Burton
Avec Alec Baldwin, Geena Davis, Michael Keaton…
Mais c’est quoi déjà… Beetlejuice ? Pour avoir voulu sauver un chien, Adam et Barbara Maitland passent tout de go dans l’autre monde. Peu après, occupants invisibles de leur antique demeure ils la voient envahie par une riche et bruyante famille new-yorkaise. Rien à redire jusqu’au jour où cette honorable famille entreprend de donner un cachet plus urbain à la vieille demeure. Adam et Barbara, scandalisés, décident de déloger les intrus. Mais leurs classiques fantômes et autres sortilèges ne font aucun effet. C’est alors qu’ils font appel à un « bio-exorciste » freelance connu sous le sobriquet de Beetlejuice.
Seconde réalisation de Tim Burton après Pee-Wee Big Adventure, le réalisateur livre une comédie horrifique de haut vol avec ce film totalement décomplexé à l’humour débridé. L’univers du metteur en scène y est déjà bien présent et outre une galerie de personnages iconoclastes, on y découvre un Michael Keaton parfait en « bio-exorciste » complètement allumé et déconneur. L’acteur livre une composition jubilatoire et impose sa folie et son magnétisme. Une distribution parfaite et un Burton qui n’avait pas encore capitulé sur ses ambitions artistiques personnelles font de Beetlejuice un pur bonheur de cinéma.
Batman – 1989
Réalisé par Tim Burton
Avec Jack Nicholson, Kim Basinger, Michael Keaton…
Mais c’est quoi déjà… Batman ? Le célèbre et impitoyable justicier, Batman, est de retour. Plus beau, plus fort et plus dépoussiéré que jamais, il s’apprête à nettoyer Gotham City et à affronter le terrible Joker…
C’était un temps où les films de super-héros n’avaient pour référence hormis le Superman de Richard Donner que des miettes ridicules à se mettre sous la dent pour rassasier un appétit geek glouton. Le Batman de Tim Burton, premier du nom avait fit souffler un espoir démentiel sur le genre lorsqu’il est arrivé sur les écrans en septembre 1989. Le justicier masqué interprété par un bon Michael Keaton se faisait malgré tout voler la vedette par le bad guy au sourire carnassier, le Joker, auquel Jack Nicholson prêtait sa volubilité et sa démesure. Malgré tout Keaton réendossait la panoplie du personnage trois ans plus tard dans le beaucoup plus sombre et réussi Batman: le défi et si paradoxalement, le personnage a marqué sa carrière, l’acteur n’a pas pour autant pu livrer sa pleine mesure dans ce rôle.
Birdman – 2015
Réalisé par Alejandro González Iñárritu
Avec Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton …
Birdman est un film bluffant. Par sa densité, son propos, sa puissance émotionnelle et son incroyable virtuosité technique. Un film incroyable qui lorsque la forme et le fond se confondent finit par ne faire plus qu’un. Birdman est clairement de cette race de film, expérience intense et singulière, comédie noire jubilatoire qui est une vraie charge sur le milieu artistique. A tout cela, le réalisateur mexicain ajoute sa patte technique en faisant du film un seul (faux) plan séquence, avec une dose d’onirique et de fantastique. Edward Norton, Emma Stone, Naomi Watts ou Zack Galifianakis entourent un Michael Keaton bluffant de retour au tout premier plan, dans un rôle à l’évidente résonance avec sa carrière. De nouvelles perspectives pour un comédien prodigieux qui s’il ne remporte pas l’Oscar, impose à nouveau son aura et son charisme et démarre sur les chapeaux de roue, une seconde partie de carrière.