Alors que Pirates des Caraïbes revient le 24 mai pour un cinquième volet, retour sur 5 films indispensables de Johnny Depp.
Si aujourd’hui Johnny Depp n’est souvent plus que l’ombre de lui-même, entre une image parasitée par ses problèmes personnels, des choix de carrière douteux, interprétant trop souvent le même personnage atypique dont on connaît le moindre tic… il a été dans les années 1990 l’un des meilleurs acteurs de sa génération. De Cry-Baby à Edward aux mains d’argent en passant par Arizona Dream, Ed Wood, Donnie Brasco ou Las Vegas Parano, prenant des risques et marquant chaque film de son style inimitable… Le début des années 2000 nous a offert également quelques belles prestations, Pirates des Caraïbes bien sûr, Neverland, ou Charlie et la Chocolaterie, avant que petit à petit l’acteur ne sombre dans la facilité et se caricature lui-même. Si le temps d’un film il arrive encore à nous surprendre, comme dans Lone Ranger en 2013 ou Strictly Criminal en 2015, il est loin le temps où l’on attendait avec impatience le nouveau Johnny Depp. Ceci dit tout est possible… et avant de le découvrir dans Le Crime de l’Orient-Express de Kenneth Branagh, il revêt à nouveau le costume de Jack Sparrow sous la caméra de Joachim Ronning et Espen Sandberg. L’occasion de revenir sur certains de ses rôles les plus marquants.
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Edward aux mains d’argent – 1990
Réalisé par Tim Burton
Avec Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, Vincent Price
Mais c’est quoi déjà… Edward aux mains d’argent ? Edward Scissorhands n’est pas un garçon ordinaire. Création d’un inventeur, il a reçu un cœur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal et des instruments tranchants en guise de doigts.
Le chef d’œuvre de Tim Burton qui en 1991 a révélé Johnny Depp, alors principalement connu pour son rôle dans 21 Jump Street. Conte de fées onirique, critique et satire d’une société américaine trop propre pour être honnête, Tim Burton raconte la différence, le regard des autres, la violence engendrée par la peur, et nous offre une œuvre emprunt de poésie et de tolérance, récit émouvant, original et inspiré, transcendé par la musique de Danny Elfman, Frankenstein version Tim Burton pétri d’humanité. Deux ans plus tard Tim Burton réalise l’un des meilleurs films de super héros, Batman le défi avant de retrouver Johnny Depp pour une formidable déclaration d’amour au cinéma, Ed Wood.
Arizona Dream – 1993
Réalisé par Emir Kusturica
Avec Johnny Depp, Jerry Lewis, Faye Dunaway
Mais c’est quoi déjà… Arizona Dream ? Installé à New York après la mort de ses parents, Axel Blackmar mène une vie heureuse, recensant les poissons pour le compte du département de la pêche et de la chasse. Mais son oncle Leo, vendeur de voitures en Arizona sur le point de se remarier, le rappelle pour lui servir de témoin et, espère-t-il, de repreneur. Sur place, Axel va se retrouver balloté entre ses propres rêves, ceux de deux femmes, ceux de son oncle…
Un rêve burlesque et hypnotique par un Kusturica inspiré. Étrange et poétique, Arizona Dream est une œuvre d’une liberté cinématographique ahurissante, un rêve inclassable qui permet une fois de plus à Johnny Depp de démontrer l’étendue de son talent, en personnage sensible et tourmenté… Et puis musicalement la collaboration entre Iggy Pop et Bregovic est tout simplement magique… Si le réveil est parfois difficile, le rêve, lui, est souvent très beau…
Ed Wood – 1995
Réalisé par Tim Burton
Avec Johnny Depp, Bill Murray, Martin Landau
Mais c’est quoi déjà… Ed Wood ? Évocation de la vie d’Ed Wood, réalisateur considéré de son vivant comme le plus mauvais de tous les temps, aujourd’hui adulé et venéré par des milliers d’amateurs de bizarre et de fantastique à travers le monde.
Déclaration d’amour au cinéma, à la passion du cinéma et à la transmission, Ed Wood est un film atypique dans l’œuvre de Tim Burton. Ce portrait d’un cinéaste et réflexion sur le métier est un biopic savoureux, drôle, et romancé, mais également un très touchant « je vous aime » au cinéma fantastique. Au casting on retrouve un Johnny Depp très juste, entouré d’une galerie d’acteurs formidables, dont Martin Landau extraordinaire en Bela Lugosi, Bill Murray, Sarah Jessica Parker ou Jeffrey Jones. Et si Danny Elfman n’est pas de la partie, Howard Shore propose une partition qui colle parfaitement à l’univers du film. Bref, un très beau film, pour, et par, un amoureux du cinéma.
Las Vegas Parano – 1998
Réalisé par Terry Gilliam
Avec Johnny Depp, Benicio Del Toro, Cameron Diaz, Christina Ricci
Mais c’est quoi déjà… Las Vegas Parano ? A travers l’épopée à la fois comique et horrible vers Las Vegas du journaliste Raoul Duke et de son énorme avocat, le Dr. Gonzo, évocation caustique et brillante de l’année 1971 aux Etats-Unis, pendant laquelle les espoirs des années soixante et le fameux rêve américain furent balayés pour laisser la place à un cynisme plus politiquement correct.
Trip halluciné et hallucinant de Terry Gilliam, souvent drôle et parfois effrayant, adapté d’un roman du gonzo journaliste Hunter S. Thompson, Las Vegas Parano est un film sur la fin du rêve américain, entre délires paranoïaques et hallucinations… Terry au pays des merveilles retranscrit parfaitement le récit satirique de l’auteur, et les pérégrinations d’un duo totalement shooté errant dans les arcanes d’une société amorale et égoïste. Car derrière les drogues il y a la vision amère d’une Amérique en perte de repère que l’on devine entre les visions chaotiques et psychédéliques de Raoul Duke et du Dr. Gonzo… Il y a le récit de Hunter S. Thompson, la réalisation de l’ex Monty Python Terry Gilliam, mais aussi l’interprétation géniale de Johnny Depp et Benicio Del Toro, bref, un film sous acide aujourd’hui devenu culte.
Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl – 2003
Réalisé par Gore Verbinski
Avec Johnny Depp, Geoffrey Rush, Orlando Bloom, Keira Knighley
Mais c’est quoi déjà… Pirates des Caraïbes ? Dans la mer des Caraïbes, au XVIIe siècle, Jack Sparrow, flibustier gentleman, voit sa vie idylle basculer le jour où son ennemi, le perfide capitaine Barbossa, lui vole son bateau, le Black Pearl, puis attaque la ville de Port Royal, enlevant au passage la très belle fille du gouverneur, Elizabeth Swann. L’ami d’enfance de celle-ci, Will Turner, se joint à Jack pour se lancer aux trousses du capitaine. Mais Will ignore qu’une malédiction frappe Barbossa et ses pirates. Lorsque la lune brille, ils se transforment en morts-vivants. Leur terrible sort ne prendra fin que le jour où le fabuleux trésor qu’ils ont amassé sera restitué…
En 2003, Gore Verbinski réinvente le film de pirates avec une superproduction virevoltante et flamboyante, portée par un Johnny Depp loufoque et excentrique qui interprète un Jack Sparrow inspiré autant par Keith Richards que par Errol Flynn… Ce premier volet de la saga Pirates des Caraïbes basée sur une attraction du parc Disneyland est une vraie réussite, bourrée d’action et d’humour, un divertissement spectaculaire rythmé par la bande originale inoubliable d’Hans Zimmer et par un scénario très efficace du duo Terry Rossio et Ted Elliott (Aladdin, Small Soldiers, Le Masque de Zorro, Shrek…). Le succès est tel que Disney offrira au film 3 suites, dont deux volets réussis sous la houlette de Gore Verbinski, et un quatrième opus nettement plus décevant par Rob Marshall, l’homme d’une seule réussite… (Chicago). Au vu des premières images, tous les espoirs sont permis pour le retour de Jack Sparrow le 24 mai avec Pirates des Caraïbes : La vengeance de Salazar.