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Coupe Davis : le jour et la nuit dans le même après-midi !

Aujourd’hui 21 novembre débutait la finale de la Coupe Davis, opposant l’équipe de France à l’équipe de Suisse. Les deux premiers matches en simple de cette rencontre francophone ont livré leur verdict, et le moins que l’on puisse dire, c’est que peu s’attendaient à de tels résultats et à de tels scénarios, entre l’impuissance de Jo-Wilfried Tsonga et la maestria de Gaël Monfils. Retour sur une journée riche en émotions en tous genres.

27.432. Il s’agit du nombre de spectateurs présents dans les travées du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, le 21 novembre à l’occasion du match Tsonga-Wawrinka. En rapport avec les 50.186 qu’offre la configuration du stade, ça paraît relativement peu. C’est sans savoir qu’il s’agit tout bonnement de la plus importante affluence de tous les temps pour un match de Coupe Davis, battant pour quelques centaines de spectateurs le record établi lors d’Espagne – États-Unis, en 2004  à Séville. Dix ans plus tard, Lille grille la politesse à la capitale andalouse. Tout ce petit monde a assisté coup sur coup à ce qui pourrait relever du yin et du yang. En effet, les deux premiers matches en simple de cette Coupe Davis ont débouché sur des scénarios diamétralement opposés.

stade pierre mauroy vide

Le Stade Pierre-Mauroy en configuration tennis, une première pour le plus grand stade couvert de France | AFP

Premier match, sous les coups de 14h. À ma gauche, Stanislas Wawrinka, n° 2 suisse et n° 4 mondial, révélé par sa victoire à l’Open d’Australie en janvier 2014. À ma droite, Jo-Wilfried Tsonga, vainqueur du Masters 1000 de Toronto et n° 12 mondial. Entre ces deux ténors du circuit, une opposition de style mais surtout promise comme serrée devrait avoir lieu sur la terre battue nordiste. À ceci près que Wawrinka ne l’entend pas de cette oreille. « Stanimal » impose d’entrée sa puissance et ses coups de génie, enchaînant les jeux sous le regard impuissant du n° 1 français, qui multiplie par ailleurs les fautes directes. Un premier set remporté 6-1 qui met le Suisse en pleine confiance. Tsonga se reprendra dans le set suivant, breakant en milieu de set et conservant l’avance jusqu’au gain du set, remporté 6-3. Ce n’était qu’illusoire : le retour de flamme n’est que plus important, et le Suisse expédie rapidement le match (6-1, 3-6, 6-3, 6-2). Toute la puissance qui lui a permis de remporter l’Open d’Australie en début d’année, quelque peu dissipée ces derniers mois, semble revenir au bon moment. Et permet à la Confédération helvétique de mener 1-0 chez l’adversaire français.

Stan Wawrinka et Severin Lüthi en confiance, devant un Jo-Wilfried Tsonga impuissant | Reuters

Stan Wawrinka et Severin Lüthi en confiance, devant un Jo-Wilfried Tsonga impuissant | Reuters

 

  • UN DOUBLE DÉCISIF ?

La mission de Gaël Monfils devient alors cruciale au possible. Opposé au « maestro » Roger Federer, le n° 19 mondial n’a pas le choix : il doit battre le Bâlois, ou tous les espoirs de son pays se retrouveraient amenuisés à leur plus bas niveau. Être mené 2-0 avec les n° 2 et 4 à venir, ce n’est pas du meilleur confort. Les deux hommes font leur entrée sur le court, accueillis par un public français quelque peu refroidi par la piètre performance de son leader Jo-Wilfried Tsonga. Quelques échauffements, et c’est parti pour l’acte 2 de cette finale de Coupe Davis, 103e  du nom. Ce qu’on ignorait, c’est le sens unique qu’allait prendre cette rencontre. Gaël Monfils prend à une vitesse folle la mesure de Federer, le pulvérisant une première fois 6-1 dans le premier set. Ce qu’on ignorait également, c’est que cette orientation du match allait se poursuivre, contre toute attente. « La Monf » profite des nombreuses approximations du n° 1 suisse, enchaîne les coups gagnants et enlève le deuxième set 6-4. À peine inquiété par un stress évident (on ne maîtrise d’une telle manière un multivainqueur de Grand Chelem tous les jours !), « La Monf » continue dans ce sens et conclut rapidement le match (6-1, 6-4, 6-3). Tout le monde est un peu sonné, Suisses comme Français. Federer est-il encore souffrant d’un dos qui lui avait fait renoncer à la finale des Masters la semaine dernière ? Gaël Monfils a-t-il réalisé le match de sa vie pour remettre son pays à flot dans cette finale ? Toutes les issues sont possibles. L’essentiel, c’est que la France revient à hauteur de la Suisse (1-1).

Et maintenant ? Demain, 15h, place au match en double. Et pour les impatients, dès 14h, les capitaines (Arnaud Clément pour la France, Severin Lüthi pour la Suisse) annonceront la composition de leur double. Si Julien Benneteau, vainqueur en double à Roland-Garros avec Édouard Roger-Vasselin ne semble pas inquiété, son compagnon d’un match est dans l’inconnu. Monfils ? Gasquet ? Plus que quelques heures à attendre… Ce qu’on peut déjà supposer, c’est que ce double sera probablement décisif pour soulever le Saladier d’argent. En effet, si les états de forme de Wawrinka et Tsonga se poursuivent dimanche, et que leurs performances débouchent sur le même bilan comptable qu’aujourd’hui, le calcul est vite fait, le double apportera un troisième point décalé. Une finale dans la finale !

Photo Une : AFP

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