Cette année, en France, la question de l’identité déjà présente sur un plan politique avec la montée du Front National, mais aussi sur un plan intellectuel avec l’entrée de Alain Finkielkraut à l’Académie Française qui a fait débat notamment pour son livre L’identité malheureuse, une fois de plus, le sujet resurgit dans les débats publiques avec la Coupe du Monde.
« On a tous un petit peu d’Algérie en nous », à affirmé Aurélie Filippetti aujourd’hui sur BFM-TV et RMC, mais cette affirmation ne fait pas consensus. Alors que ce soir se joue le match Algérie-Allemagne, les autorités craignent des débordements de la part des supporters pro-algériens de France, Beauvau prévoit de déployer 25.000 membres des forces de l’ordre sur l’ensemble du territoire suite aux débordements qui ont eu lieu après la qualification de l’équipe en 8es de finale. La ville de Nice de son coté, interdit l’utilisation « ostentatoire » de drapeaux étrangers. Cela montre que le thème de l’identité fait toujours débat. Mais est-ce que la question de l’identité n’est pas toujours au cœur même du Sport ?
La Coupe du Monde 1998
On se souvient de la fameuse Coupe du Monde de 1998 ou les drapeaux algériens avaient envahi les Champs Elysées, Zinedine Zidane ayant la double nationalité franco-algérienne et étant à l’origine de deux buts qui ont permis de donner la victoire à la France. C’était la victoire de l’équipe « black-blanc-beur », avec cette phrase prêtée à Rama Yade : « l’équipe de France a gagné la Coupe du monde, […] elle a gagné parce qu’elle était black-blanc-beur. »
Le foot entre législation, sport et identité
Avant 1995, la FIFA avait limité à 3, le nombre de joueurs étrangers, ressortissant de l’Union Européenne, ce qui permettait de réduire les répercussions de l’offre et la demande dans le monde du sport qui est à l’origine aujourd’hui de cette inflation du prix des joueurs. Mais cette année là, le joueur Jean Marc Bosman à déposé un recours à la Cours de justice des Communautés européennes. Cette action en justice a débouché sur l’ « arrêt Bosman » qui met fin à cette restriction pour respecter la règlementation européenne du droit du travail qui permet à l’ensemble des ressortissants européens de travailler dans n’importe quel pays au sein de l’Union.
La question de l’identité dans le sport, toujours aussi vive
Alors qu’il est arrivé que le PSG joue « sans joueur français » comme le titrait le Nouvel Observateur en décembre dernier, peut-on oser exprimer ouvertement leur choc face à cet événement inédit, néanmoins, Jean-Michel Aulas, président de l’OL – qui était leur adversaire – n’a pas manqué de le souligner. Mais la question de l’identité, relancée par le sport et plus particulièrement le football, ne tarde jamais à gagner la scène politique, comme les événements de jeudi dernier qui ont conduit à relancer le débat sur la double-nationalité en France, avec Marine Le Pen qui demande de « mettre fin à la double nationalité ».
Le sport est souvent un catalyseur, qui accélère ou même relance les débats sur l’identité.