La Slovénie a imposé mardi 8 mars de nouvelles restrictions aux frontières pour les migrants, dans le cadre des efforts pour fermer la route des Balkans — qui s’étend de la Grèce à l’Europe occidentale.
L’avenir du passeport européen de la zone Schengen est compromis. Huit membres de l’Union européenne, y compris l’Autriche, la Hongrie et la Slovaquie, ont renforcé leurs contrôles aux frontières. Des milliers de migrants sont bloqués en Grèce.
Désormais, depuis ce mardi 8 mars, seuls les migrants qui ont prévu de demander l’asile en Slovénie, ainsi que ceux présentants des besoins humanitaires bien définis, seront autorisés à entrer. En réaction, la Serbie a déclaré qu’elle fermerait ses frontières avec la Macédoine et la Bulgarie à ceux qui ne possèdent pas de documents valables.
L’Europe fait face à sa plus grande crise des réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. L’année dernière, plus d’un million de personnes sont entrées illégalement en Europe par la mer. La plupart sont des syriens, fuyant la guerre civile dans leur pays.
La Slovénie, pays de transit
La Slovénie, membre de l’Union européenne, est utilisée comme pays de transit par les migrants qui tentent d’atteindre l’Allemagne et les autres états du nord de l’Europe. Mais le Premier ministre slovène, Miro Cerar, a déclaré mardi que la fermeture de la route des Balkans était effective. Ces nouvelles restrictions, entrées en vigueur à minuit le mardi 8 mars, font partie d’une initiative plus large qui verrait d’autres pays des Balkans, comme la Grèce, tourner le dos à « tous les migrants en situation irrégulière ».
Accords UE-Turquie
L’Union européenne et la Turquie s’accordent pour un plan radical, incluant la proposition de faire reconduire tous les migrants arrivant illégalement en Grèce en Turquie. Pour chaque syrien renvoyé, un syrien de Turquie serait réinstallé dans l’Union européenne.
L’ONU a exprimé ses inquiétudes hier, tandis qu’Amnesty Internationale a désigné le projet comme un « coup mortel au droit d’asile ». Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe interrogé par BBC, estime que la proposition de renvoyer des migrants violerait le droit international.
L’Europe prête à donner 3 milliards d’Euro à la Turquie pour se débarrasser des réfugiés : https://t.co/jI5mIUi9Uh
— Amnesty France (@amnestyfrance) 7 Mars 2016
L’accord, discuté lors d’un sommet à Bruxelles lundi, n’a pas été finalisé. Les pourparlers continueront lors d’une rencontre le 17 et le 18 mars.
La Serbie, non-membre de l’UE
Après l’annonce de la Slovénie, le ministère de l’Intérieur serbe a affirmé qu’il agirait en conséquence. « En gardant à l’esprit que le nouveau dispositif est mis en œuvre par un membre de l’Union européenne, la Serbie ne peut pas se permettre de devenir un centre de stockage aux réfugiés » a-t-il expliqué dans une déclaration.
Le ministère a néanmoins déclaré que la Serbie — qui n’est pas un membre de l’Union européenne ou de l’accord de Schengen, —« s’harmoniserait avec toutes les mesures avec l’Union européenne et les appliquerait réciproquement dans ses frontières orientales et du sud ».
Système centralisé
Conformément au règlement de Dublin de l’Union européenne, les demandeurs d’asile doivent déposer leur demande dans le pays de leur arrivée. Cependant, le bloc envisage à la place d’adopter un système centralisé pour procéder aux nombreuses requêtes. Plus de 2 000 migrants, la plupart en provenance de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, continuent d’affluer chaque jour en Grèce en passant par la Turquie.
Quelques 14 000 migrants sont bloqués à Idomeni, à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, après que cette dernière ait fermé sa frontière. Ils vivent dans des conditions exécrables.
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© Photo à la Une : AFP TV.