Ce 13 mars marquait un double évènement hippique à Cagnes-sur-Mer : la fin du meeting d’hiver et la tenue du Critérium de vitesse, rendez-vous incontournable du hippisme et du turf en province. Dans l’hippodrome azuréen, Timoko a une nouvelle fois survolé son sujet, et ajouté une troisième victoire à domicile.
Mais que faisait Jérôme Alonzo en position de jockey, en cette douce fin d’hiver sur la Côte d’Azur ? Pour l’ancien gardien du Paris Saint-Germain, passer des cages aux casaques, ça semble aisé. Il a en réalité pris part à la dernière journée du Meeting d’hiver de l’hippodrome de la Côte d’Azur, implanté à Cagnes-sur-Mer, tout près de Nice. Mais ne s’improvise pas jockey qui veut. Jérôme Alonzo a participé au « Grand critérium de personnalités », une course spéciale avec cinq autres personnalités azuréennes, dont le conseiller municipal niçois José Cobos, ou encore le président de Nice-Matin Jean-Marc Pastorino, rien que ça ! Pas de victoire à la clé, mais le bonheur d’avoir vécu une course au plus près. Ce p’tit tour un peu particulier a vite laissé place aux choses « sérieuses », celles où le turf reprend ses droits, avec la fameuse tirelire en jeu, aujourd’hui pointée à 3.200.000 €.
De 13h40 à 18h, huit courses se sont succédées, sous un temps changeant. Les gradins se remplissent, les présentations des chevaux se multiplient. Déférés des 4 pieds, 2925 mètres plus tard, casaques jaune brassard ou coutures vertes. Le vocabulaire du turf coule à flot, les écharpes et banderoles de soutien aux chevaux s’installent sur les gradins et dans les terrasses. Les chevaux s’en rendent-ils seulement compte ? Toujours est-il que même disqualifiés de leurs courses, courant trop vite ou trop loin de la « corde », ils ne semblent pas perdre la boule. Choyés, lavés, caressés. En coulisses, loin de l’oppression de la foule, les chevaux sont préparés au mieux. Une équipe de contrôle vétérinaire veille à leur santé.
TIMOKO, TEL OURASI
Vers 15h30, alors que la cinquième course s’achève, les hôtes et hôtesses d’accueil en guichet changent de comportement. Ils s’organisent, soufflent un coup, boivent une ou deux gorgées. Ils le savent : la prise de paris va très bientôt exploser. Même les machines entament cette préparation psychologique : un bug se résout comme par magie sur l’une d’entre elles. Dans une demi-heure, THE rendez-vous de la journée va enfin arriver. Le Critérium de vitesse. Même les plus allergiques au hippisme ne peuvent succomber à la tentation de parier. 14 partants, un pari « placé » (on parie sur un cheval, et sur le fait qu’il finira dans les trois premiers) sent soudain plutôt bon. 2 €, 5 €, 10 € : les cotes sont tentantes. À quelques minutes de l’échéance, et après les présentations sous les hourras des gradins pleins à craquer, la voiture de départ s’éloigne enfin. Les chevaux sont lâchés, littéralement.
Les 1609 mètres semblent bien longs. 90.000 € sont promis au vainqueur, 50.000 € au second et 28.000 € au troisième. Le favori Timoko, tenant du titre, porte le numéro 7. Les clameurs, d’abord absentes, se déclenchent dans les dernières dizaines de mètres. Et pour cause : Timoko, chevauché par Björn Goop, est l’auteur d’une véritable démonstration. Du début à la fin, il ne sera jamais inquiété. Le principal outsider, Voltigeur de Myrt, s’est lui totalement effondré. Solide troisième à l’entame de la ligne de sprint, le cheval à la casaque rouge et jaune a perdu quatre places en autant de dizaines de mètres. Mais l’important est devant. La foule est en délire : Timoko est bien le héros de la journée, le Martin Fourcade du hippisme. Son jockey Björn Goop et son cheval presque harcelé par les photos et les félicitations. Même le début de la piste a été envahi ! Le duo marche désormais sur les sabots d’Ourasi, légendaire quadruple vainqueur ici-même, de 1986 à 1989.
Photo de Une : T.A