Alors que le Conseil Supérieur de l’audiovisuel (CSA) vient tout juste de refuser le passage à la TNT gratuite pour LCI, Planète et Paris Première, il est, de plus, en plus, remis en cause par les médias et les téléspectateurs. Certains en viennent même à se demander si le CSA n’est pas un obstacle, plus qu’autre chose, pour l’ensemble du paysage audiovisuel français (PAF).
Crée en 1989, le CSA a pour but de réguler l’audiovisuel télévisé et radio. Il dispose d’une véritable jurisprudence, et élit la présidence du service publique à la télé et la radio. Dans un monde où les programmes sont, de plus, en plus, variés et de plus en plus nombreux, le CSA a pour rôle de contrôler le respect des lois par les éditeurs, l’impartialité des chaines publiques, mais aussi d’attribuer les fréquences radios ou d’organiser les campagnes électorales sur les radiotélévisés.
Le CSA est composé d’un président et de neuf conseillers, ils sont tous élus pour un délai de 6 ans, les neuf derniers sont élus par groupes de 3 respectivement par le n°1 de l’Élysée, tout comme le président, du Sénat et de l’Assemblée Nationale. Il faut savoir que chaque radio et chaîne privée nécessitent des autorisations délivrées par le CSA pour émettre sur les antennes françaises après un « appel à la candidature » déposé dans le journal officiel. Après leur entrée dans le paysage audiovisuel, elles sont surveillées. Si les chaînes viôlent le droit européen, elles peuvent être sanctionnées, voir interdite de diffusion par le CSA, comme la chaîne Al-Manar en 2004.
« La liberté de la communication audiovisuelle est un principe de valeur constitutionnelle en France. Il est au cœur de la régulation du secteur audiovisuel par le CSA qui à la charge de garantir le libre choix du public entre des programmes audio-visuels aux contenus diversifiés. »
Source Education-médias.CSA.fr
La liberté de communication est donc la règle. Afin de la réguler, le CSA surveille et analyse chaque programme de la télévision et la radio française. C’est eux qui décident de la signalétique jeunesse par exemple, les fameux -10, -12, -14, -16, -18. Cela peut influencer l’horaire de certains programmes par exemple, sur tout s’ils contiennent des éléments pouvant choquer le jeune public. Mais le CSA prend-il en compte la qualité des programmes ou les conséquences qu’ils peuvent avoir ?
La télé réalité, paradoxe du CSA
Nous allons faire un focus sur un des programmes phares de la télévision française aujourd’hui, la télé réalité. NRJ 12, chaîne du groupe NRJ, en a fait sa spécialité depuis des années. Elle suscite de nombreuses réactions dans la société, certains la trouvent démagogique, d’autre, eux, en font leurs « péchés mignons ». Nous avons des fervents défenseurs du programme comme l’émission médias de Morandini, chaque matin sur Europe 1, son homologue, Cyril Hanouna et sa bande, sur D8, « clash » sans cesse les méfaits du programme dans Touche Pas à Mon Poste. La télé réalité a fait l’objet d’une étude par l’éducation nationale.
Le résultat est simple, la téléréalité ferait baisser les notes, des adolescents la regardant, d’environ 15 %. En moyenne, 500 mots de vocabulaire sont utilisés dans une émission des Anges de la Téléréalité par exemple, contre 2500 à 3 000 dans une émission tel que Le Grand Journal. Le CSA, pourtant, n’est quasiment jamais intervenu. Que ce soit dans la programmation, qui est à 17h environ jusqu’à 23h, des cases horaires où les jeunes sont en mesure d’être devant la télé, qui plus est après les cours, une heure donc de « détente pour eux ».
Dans la ligne éditoriale de l’émission aussi, le CSA ne sanctionne pas le programme. Et pourtant c’est un désastre de regarder une émission où un mot sur trois est « bipé » par la production, où grammaticalement parlant, aucune phrase n’est correcte, où les seuls moments forts de l’émission sont les soirées, où l’ensemble des candidats sont nus ou presque, et passent leur temps à s’embrasser à pleine bouche ou à se battre.
Certes, il faut de tout pour faire un PAF, mais quand on entend les restrictions nombreuses imposées par le CSA aux émissions « bateau », on n’arrive pas à comprendre que cette autorité ne soit pas plus sévère avec les autres. Car oui, cela est bien de recadrer les programmes qui font de la pub à un produit sans citer ses concurrents, de taper sur les doigts des chroniqueurs politiques qui ne respectent pas les temps de parole, etc… Mais quand il s’agit de maintenir un certain degré d’intelligence dans une émission, il n’est pas aux rendez-vous.
Avec l’interdiction aujourd’hui d’intégrer LCI, Paris Première et Planéte + à la TNT gratuite, on a encore un exemple de chaînes et programmes plutôt divertissant et enrichissant qui ne sont pas offert au public. Il semble évidemment pourtant, que la population française nécéssiterait plus de passer un peu de temps devant des émissions culturelles ou des documentaires que devant Les Chti’s, Marseillais ou autre Anges de la Télé-Réalité, qui polluent aujourd’hui l’atmosphère du PAF.