On revient sur un grand feuilleton mythique des années 80, Dynastie, ses robes à paillettes, ses bagarres de boue, ses coups tordus.
Plongeons-nous aujourd’hui dans les coulisses d’un primetime soap. Au cœur des années 80, régnèrent en maître du genre Côte Ouest, Dallas, Falcon Crest et Dynastie. Cette dernière est sans doute la plus fantasque des quatre, la plus somptuaire à n’en pas douter et marqua au fer rouge l’Histoire de la télévision américaine par ses intrigues échevelées et son jusqu’au-boutisme totalement jubilatoire. Dynastie, c’est 221 épisodes répartis sur 9 saisons, créée par Esther et Richard Shapiro et produite par l’un des Empereurs de la série télé pendant plus de 40 ans, Aaron Spelling (Starsky & Hutch, Drôles de dames, La croisière s’amuse, Beverly Hills 90210 ou encore Melrose Place). De 1981 à 1989, Dynastie tint la dragée haute à Dallas dans un duel fratricide que n’auraient pas renié JR et Bobby, les héros de la célèbre saga texane. Dans la surenchère à laquelle les deux séries se livraient, difficile de distinguer au final un gagnant, mais Dynastie se permit des trames narratives extrêmement gonflées qui se terminèrent régulièrement par des cliffhanger exceptionnels. [youtube id= »8Izwj6O3leo »]
C’est l’histoire à Denver dans le Colorado des richissimes Famille Carrington et Colby et de leur destin fastueux de magnats du pétrole en opposition à celui, plus modeste, de la famille Blaisdel et de Krystle Jennings interprétée par la blonde Linda Evans. Cette dernière joue le rôle de la secrétaire qui épouse son patron Blake Carrington, joué lui par le vétéran John Forsythe, comédien chez Hitchcock et voix du Charlie de Drôles de Dames. Mais dès la seconde saison, c’est la famille Carrington qui se retrouve sous les projecteurs avec l’entrée en scène du personnage qui consacrera le succès de la série, l’emblématique Alexis ex-Carrington et future Colby, interprétée par la comédienne Joan Collins. La série met en scène également les enfants issus du mariage de Blake et Alexis, Fallon et Steven, ainsi que Jeff le neveu Colby, futur mari de Fallon. Au fil des saisons les personnages vont se multiplier, de nouveaux frères et sœurs cachés vont débarquer, les liaisons des uns et des autres vont nourrir les intrigues ainsi que des meurtres, maladies et autres impondérables scénaristiques qui viendront mettre à mal l’existence de nos héros.
Dynastie se démarque par sa science du cliffhanger de fin de saison avec en point d’orgue le mariage en Moldavie en fin de saison 5 laissant tous les personnages principaux entre la vie et la mort et les téléspectateurs dans l’expectative (pas facile à articuler j’en conviens mais j’aime me fixer des challenges). Mais ce qu’on peut évidemment retenir, c’est que la série n’hésitait pas à aller tellement loin qu’elle sombrait parfois dans le ridicule, le point culminant étant l’enlèvement de Fallon par des extra-terrestres. Dynastie permit également une représentation nouvelle de l’homosexualité avec le personnage de Steven, un des rares gays assumé à cette époque à la télé. On se souviendra évidemment des robes sublimes du couturier Nolan Miller et de l’anecdote qui circula comme quoi le caviar visible à l’écran en était véritablement. Dynastie collectionna également les vedettes invitées de renom comme Rock Hudson, Ali McGraw, Helmut Berger et même Henry Kissinger et l’ex-président Gerald Ford. La série donna également lieu à un spin-off, Les Colby avec Charlton Heston en tête de pont qui dura deux saisons et offrit la célébrité à de jeunes acteurs comme Al Corley (remplacé par Jack Coleman), Pamela Sue Martin qui laissa la place à la splendide Emma Samms, John James ou encore la sculpturale Heather Locklear !
Crédits: NBC