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CULTURE WEB Comme du pudding à l’arsenic

Londres, le 18 avril 2013 – Paris Brown est invitée au fameux BBC breakfast, une des matinales télé de l’empire médiatique. A 17 ans, la jeune pousse fait le buzz car elle obtient un poste dans la police en tant que responsable de la section crime des jeunes. Alors pour mieux parler d’elle, les journalistes fouillent son passé et finissent par épier son compte Twitter, où elle postait des débilités depuis ses 14 ans. Insultes racistes, injures immondes, petite Paris ne savait pas que sa diarrhée verbale allait lui coûter très cher. Les médias s’emparent de la nouvelle, la police se fâche, les membres au Parlement s’indignent, Paris s’excuse. Son identité digitale colle à sa vraie peau et lui faire perdre son poste de 15000 livres par mois. Malheureusement, cela aurait pu être pire.

Et pour cause: les réseaux sociaux ont tout pour plaire: accessibles et gratuits, l’information -de tout type- y circule librement à une vitesse spectaculaire. Dans notre vie personnelle, ils sont sources de communication, d’information, de divertissement. Dans notre vie professionnelle, ils permettent l’autopromotion, la segmentation et l’interaction avec le public. « Ultra-connectez vous! Utilisez les réseaux sociaux ! » ont hurlé les plus experts en nouvelles technologies. Mais personne n’a parlé du côté obscur de leur force. Sauf que,  un faux pas numérique peut se répercuter sur notre vie réelle. Et oui, après consommation, on réalise que les réseaux sociaux peuvent nous empoisonner la vie, tel un pudding à l’arsenic. Dans le futur donc, dégustez-les avec précaution et modération.

Et pourtant, tout commençait bien. Un trombinoscope à Harvard, c’est mignon non ?

Facebook, chef de file de cette tendance digitale, qui ne fait que s’échauffer toujours plus chaque jour, existe depuis 7 ans. Ce sont là les belles années d’insouciance, durant lesquelles confidentialité et vie privée existaient encore et où seuls les vrais copains étaient nos friends. On y croyait sincèrement, c’était le site sympa où retrouver ses amis perdus dans la nature. Et puis les années ont passées, et Facebook à littéralement changé de bord, pour muter en une bête étrange et générer d’autres petits monstres.

Quand te reverrais-je, pays merveilleux?

Très rapidement, tout le monde s’est inscrit, répondant aux exigences que le réseau social dictait. Il nous a demandé de poster des photos de profil, des photos de nos amis, des commentaires. Et puis nous demandé de liker, de poker, de chatter. Il nous a demandé tout ça et nous lui avons toujours donné sans penser à ce qu’il pourrait advenir de ces opérations futiles. Qui était là pour nous prévenir?

Notre identité digitale de A à Z.

En recroisant les informations, ces sites ont plus de pouvoir que personne. De la date de naissance à la marque de confiture préférée en passant par les pensées les plus noires… ils connaissent absolument tout de nous. Comme pour mieux nourrir une génération de narcisses obnubilés par le bien être de leur profil numérique, ils donnent l’occasion au public de parler sans langue de bois.

Sur les réseaux sociaux, des amis qui ne vous veulent pas du bien.

En fait, avec Facebook et ses copains, toutes les bonnes choses ont une fin. Car on comprend vite qu’ils partagent nos informations avec la planète entière. Et qu’à cause d’eux, on ne pourra jamais devenir président de la république, parce qu’ils regorgent par exemple des photos très tendancieuses, voire totalement nuisibles à notre réputation.

Revendre nos informations et notre vie à des recruteurs, à des publicitaires, à des industriels !

Non seulement je ne ferai jamais de politique, mais en plus je serai condamnée à être contrôlée par la publicité, tel un consommateur sans son mateur!  En échange de larges billets verts, nos bourreaux vendent nos informations, toutes nos informations, rien que nos informations. Ils permettent ainsi aux marques et aux publicitaire de cibler leur clientèle tout en entretenant une visibilité conséquente. Cibler, viser, et… tirer! Le marketing et la publicité totalement déloyaux, voilà une raison de plus d’en vouloir aux vilains réseaux sociaux.

Une influence qui s’étend au système financier

Mais pour se faire vraiment remarquer, il faut faire le buzz. Créer une rumeur, la faire gonfler, pour qu’elle explose au coeur de l’espace médiatique. C’est par exemple de cette manière que Carambar a trompé des millions de français le premier avril. Une mauvaise blague certes, mais d’une innocence intacte comparé au faux tweet de l’agence de presse Associated Press de cette semaine. Le 23 mars, l’AP certifie que l’hexagone a été bombardé, laissant le président Barack Obama sévèrement blessé. Mais l’histoire ne s’arrête pas là: quelques secondes plus tard, le Dow Jones perd 145 points, provoquant un effet domino catastrophique sur les marchés financiers.

—————————————————-

Zuck: Yeah so if you ever need info about anyone at Harvard
Zuck: Just ask
Zuck: I have over 4,000 emails, pictures, addresses, SNS
[Redacted Friend's Name]: What? How'd you manage that one?
Zuck: People just submitted it.
Zuck: I don't know why.
Zuck: They "trust me"
Zuck: Dumb fucks

Conversation par messagerie instantanée entre Marc Zuckerberg et un de ses amis peu après le lancement de Facebook, rapportée par le Business Insider le 13 mai 2010.

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