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On a vu pour vous… Dalida le biopic consacré à la chanteuse

Lisa Azuelos (Lol) signe avec Dalida un biopic très réussi sur la célèbre chanteuse avec dans le rôle titre une Sveva Alviti phénoménale.

Si l’art du biopic est parfaitement maîtrisé par les anglo-saxons, en France nos cinéastes ont mis un certain temps à oser s’y atteler. Depuis quelques années nous rattrapons notre retard avec des films consacrés à nos plus grands artistes, notamment de la chanson. Edith Piaf (La môme), Claude François (Cloclo) ou Serge Gainsbourg (Gainsbourg vie héroïque) ont entre autres été l’objet de films réussis qui n’étaient pas seulement des hagiographies mais montraient sans concessions les visages contrastés de ces immenses stars. La vie de Dalida, romanesque et dramatique en diable se prêtait évidemment à un passage sur grand écran, encore eut t-il fallu un scénario qui aborderait chaque facette de la chanteuse sans atténuer ses zones d’ombre et une mise en scène suffisamment affirmée pour faire valoir un point de vue.

Mais c’est quoi déjà… Dalida ? De sa naissance au Caire en 1933 à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe n°1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de Gigi l’Amoroso en 1974, le film Dalida est le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire… Une femme moderne à une époque qui l’était moins … Malgré son suicide en 1987, Dalida continue de rayonner de sa présence éternelle.

Au vu de ses précédents travaux alternant le sympathique (Comme t’y es belle, Lol) et l’infructueux (Lol USA, Une rencontre), on était en droit de se demander si Lisa Azuelos était le bon choix pour un tel challenge. Il s’avère que oui et qu’elle a non seulement imprimé sa patte en écrivant et en dialoguant le scénario (avec la collaboration d’Orlando, le frère et manageur de la chanteuse), mais qu’en plus elle fait une proposition formelle impeccable qui, sans rien révolutionner, participe à la réussite de l’ensemble. En mettant en perspective la grande sensibilité de la chanteuse et son inexorable destinée, ce parcours est le centre névralgique d’un film qui s’avère à la fois touchant et qui parvient à nous emmener dans une sorte de grand huit émotionnel, à l’image de ce que fut l’existence de Dalida, une alternance de moments heureux et de peine nimbée d’une insondable mélancolie. Si les numéros musicaux sont enthousiasmants et souvent poignants, ils réhabilitent autant des standards que des titres moins connus mais ont parfois le défaut de surligner un peu trop le récit et d’illustrer à gros traits certains moments marquants de la vie de Dalida au détriment de scènes à fort potentiel dramatique. C’est un choix et il a le mérite d’être assumé jusqu’au bout sans, fort heureusement, parasiter le plaisir que l’on ressent devant le film.

A lire aussi : Avant Dalida le film 5 biopics de chanteurs ou musiciens célèbres

Un plaisir qui est décuplé dès que la sublime Sveva Alviti apparaît à l’écran. Inconnue du milieu du cinéma, la jeune femme, mannequin, est une éclatante révélation. Son interprétation saisit parfaitement toutes les nuances de la femme amoureuse et malheureuse, écrasée par les exigences du star-system et par son hyper sensibilité. La comédienne néophyte est renversante de bout en bout, parfaitement naturelle ou sophistiquée dès que l’histoire l’exige et elle impulse l’énergie au film jusque dans des scènes plus banales. Autour d’elle, les seconds rôles majoritairement masculins tirent leur épingle du jeu (Ricardo Scamarcio notamment en Orlando est incroyable mais Patrick Timsit, Jean-Paul Rouve, Nicolas Duvauchelle ou Vincent Perez ont de beaux moments). Au final, on est séduit par tout ce que Lisa Azuelos a amené au film, le rendant vivant et vibrant même si elle semble un peu moins à l’aise avec l’émotion pure. Si Cloclo était le maître étalon des biopic français, Dalida s’en approche par moments et ce n’est pas un mince compliment.

Grâce à l’interprétation exceptionnelle de Sveva Alviti, Dalida est un biopic réussi, parfois trop illustratif mais qui donne envie de redécouvrir toute la discographie de la chanteuse et qui devrait faire un tube.

Dalida de Lisa Azuelos – En salles le 11 janvier 2017

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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