Le parti conservateur du Premier ministre sortant est arrivé largement en tête des élections législatives britanniques du 7 mai. Les travaillistes de gauche sont loin derrière alors que les indépendantistes écossais créent la surprise.
Les habitants de Grande-Bretagne étaient appelés au vote, jeudi 7 mai, à l’occasion des élections législatives. Dans ce scrutin à un tour seulement, il s’agissait de renouveler les 650 sièges de députés que composent la Chambre des communes, notre Assemblée nationale à nous. Et mieux valait ne pas se fier aux sondages pour déceler un vainqueur. Alors que les toutes dernières projections des instituts de sondage britanniques donnaient une égalité quasi parfaite en nombre de sièges, autour de 273, entre le parti conservateur de David Cameron et le parti travailliste de Ed Milliband, c’est le premier qui en est sorti grand vainqueur.
La majorité absolue assurée pour Cameron
La dernière estimation après dépouillement crédite les Tories, nom donné aux conservateurs, de 329 sièges soit plus que la majorité absolue (325). Ainsi, pas besoin pour David Cameron de conclure alliance pour former le nouveau gouvernement. Tant mieux pour lui d’ailleurs, puisque les Libéraux-démocrates, les plus proches politiquement de la droite, n’obtiendraient que 10 sièges de députés. Une déconvenue de taille pour le parti de Nick Clegg.
Lourde défaite pour le Labour, grosse surprise écossaise
Le Labour, principal parti d’opposition de gauche, devra, lui, se contenter de 233 sièges, soit 96 de moins que les conservateurs alors que les deux partis étaient donnés ex aequo. C’est même moins que les 255 que comptaient le parti avant ce scrutin. Ed Miliband, le leader travailliste, dont la campagne avait été plutôt saluée, va sans doute quitter son poste de chef du Labour.
Mais si la gauche britannique réalise un si faible score, elle le doit aussi au très haut résultat obtenu par le Parti national écossais (SNP – Scottish National Party). Le parti indépendantiste, mené par Nicola Sturgeon, conquiert 56 sièges sur les 59 qui étaient en jeu en Ecosse. Ainsi, le SNP, qui ne possédait que 6 sièges avant hier, n’a laissé aucune chance au Labour, traditionnellement populaire chez les écossais.
Un référendum pourrait en entraîner un autre
S’il tient promesse, David Cameron devrait organiser, dans les deux ans à venir, un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Le Premier ministre s’était engagé avant même le début de la campagne à sonder les britanniques, une façon de tendre la main aux électeurs du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, l’UKIP, qui d’ailleurs ne devrait remporter que deux ou trois sièges.
Si l’Ecosse, plutôt favorable à l’UE, venait à voter différemment du reste du royaume sur cette question, les vélléités indépendantistes s’en verraient renforcées et on pourrait assister à un autre référendum, sur l’appartenance de l’Ecosse au Royaume-Uni cette fois-ci. En septembre 2014, un référendum du même type avait eu lieu et le « oui », donc en faveur de l’indépendance, n’avait pas obtenu la majorité avec 45%.