Aujourd’hui, 10% de l’énergie produite dans le monde est utilisée par internet. Le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre. Et les chiffres augmentent d’année en année à une vitesse préoccupante…
Le numérique comme cause du dérèglement climatique
Cette année, les technologies de l’information et de la communication arrivent au même niveau que le secteur de l’aviation en terme de pollution. Quand on sait qu’un aller-retour Paris – New-York émet 2,5 tonnes de CO2 par passager, cela peut donner le mal de l’air ! En comparaison, un français émet en moyenne 5 tonnes de CO2 par an.
Sommes-nous conscient de cette pollution numérique ?
« Pollution numérique : en êtes-vous conscients? ».
Thomas Dandres du CIRAIG a participé à un podcast de Cscience. https://t.co/7wyqto1alO— CIRODD (@_CIRODD) 27 février 2019
Autre problématique, 40 millions de tonnes de déchets électroniques sont produites chaque année dans le monde. Des déchets qui ne sont pas toujours recyclés, et s’ils le sont, ce n’est que partiellement. Or, produire ces technologies a demandé un coût important aussi bien écologique que humain.Il faut également avoir à l’esprit les grandes inégalités qui existent dans la répartition des technologies sur le plan mondial. Si les pays les moins riches avaient le même niveau de vie que les français, alors la consommation technologique et son impact sur l’environnement exploserait totalement.
Et c’est précisément ce qui se passe, de manière progressive, avec l’accession des classes les plus pauvres aux classes moyennes dans les pays en développement. Pour les pays les plus riches, l’enjeu est donc de trouver les moyens de diviser leur consommation d’énergie et leur pollution par 6, afin de répondre aux enjeux climatiques actuels.
Le numérique comme potentielle réponse au problème
Et si le problème était la solution ? Malgré un constat plutôt alarmiste, on peut entrevoir des perspectives nous permettant de continuer à profiter des vertus du numérique tout en limitant ses incidences négatives. Le numérique permet notamment l’émergence de nombreuses initiatives. Parmi elles, Poc21 où des inventeurs expriment leurs savoirs et développent des projets accessibles à tous pour la transition écologique. On peut également citer Climate Collab, plateforme d’information et forum permettant à tous de contribuer au sauvetage de la biosphère.
Qurrent réinvente la distribution de l’énergie
La coopérative néerlandaise Qurrent, fournisseur d’énergie verte impressionne ! Avec un nouveau modèle économique, elle encourage les utilisateurs à faire attention à leur consommation. En effet, les grandes entreprises d’électricité incitent à la consommation en n’y posant aucune limite afin de pouvoir taxer les clients au maximum. Tandis que Qurrent instaure la vente d’énergie à prix fixes, propose des rabais à ses clients qui consomment le moins et ajoute des frais supplémentaires à ceux qui consomment le plus.
D’autres alternatives font surface
Les solutions peuvent aussi venir des technologies en elles-mêmes : “Si aujourd’hui il y a du vent et que le soleil brille, il faut que la maison soit capable de le comprendre et qu’elle sache par exemple recharger les batteries domestiques, démarrer la machine à laver.” Les smartphones tentent également de faire leur part, avec Plana, outil de gestion qui souhaite économiser l’énergie de nos appareils en empêchant les applications inactives de fonctionner.“Plana recommande non pas de faire moins d’internet mais de le faire mieux.” Avec ce principe, il suffit simplement de changer son moteur de recherche, pour que la valeur qu’il engendre soit redistribuée à des associations ou aux forêts, avec Lilo et Ecosia par exemple.
Si produire pollue, l’idée est aussi de produire moins, et donc de recycler. Les ressourceries nous mènent vers des économies circulaires où les déchets sont réemployés pour générer du profit. À Shanghai, notamment, on prône le recyclage intelligent. L’enjeu est d’extraire les composants électroniques des smartphones, comme les puces, pour les remettre en circulation.
Pour aller plus loin, Le Tatoo : Pourquoi pollue-t-on sur Internet ?