Pour son retour dans l’élite, l’AS Monaco vise haut. Et, avec un recrutement XXL, le club de la principauté, propriété du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, se donne les moyens de ses ambitions. Les Falcao, Moutinho et autre Toulalan ont débarqué sur le Rocher… Suffisant pour ravir le titre au PSG ?
Alexis Cimolino : OUI !
De grands joueurs et un entraîneur expérimenté
Le recrutement réalisé par l’ASM en cet été 2013 est assez impressionnant. 130 millions d’euros dépensés pour les seuls Falcao, Joao Moutinho et James Rodriguez, qui ont fait les beaux jours de Porto, et aussi de l’Atletico Madrid pour le premier. Avec à la clé, un palmarès bien fourni : Europa League, championat du Portugal, coupe d’Espagne, supercoupe d’Europe, et des stats qui en imposent (28 buts pour Falcao la saison dernière en LIga). Ajoutez à cela des joueurs expérimentés (Carvalho, Abidal, Toulalan) et de judicieux paris d’avenir (Isimat-Mirin). Pour diriger cet effectif prestigieux, Claudio Ranieri, un entraîneur passé par les plus grands clubs européens (Fiorentina, Chelsea, Valence, Juventus Turin, Inter Milan) et qui a eu les plus grands sous ses ordres (Del Piero, Buffon, Nedved, Sneijder, Milito, Batistuta), alors qu’au PSG Laurent Blanc est encore un jeune entraîneur qui a peiné à gérer les égos en équipe de France. De plus, le technicien italien ne part pas dans l’inconnu puisqu’il est sur le banc du club princier depuis un an. Une certaine continuité s’installe donc. Par conséquent, les ingrédients semblent réunis pour que Monaco remporte le titre.
L’atout de la fraîcheur physique
La saison prochaine, Paris jouera à la fois les compétitions nationales et la ligue des champions, tandis que Monaco sera fraîchement remonté de Ligue 2 et n’aura donc pas de coupe d’Europe à disputer. Cela pourrait influer sur la condition physique des joueurs. Un détail qui pourrait s’avérer décisif dans la lutte pour le titre, même si le PSG a largement l’effectif pour jouer sur tous les tableaux.
Paris : la ligue des champions comme priorité ?
La saison passée, le club de la capitale a atteint les quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes, frôlant l’exploit contre le Barça. Cette année, il compte remettre ça et aller encore plus loin sur l’échiquier continental, voire viser la victoire finale. Cette focalisation sur la ligue des champions pourrait bien jouer sur ses matchs de championnat (équipe bis alignée à l’approche d’un grand rendez-vous européen et/ou manque d’engagement des joueurs dans les rencontres face aux « petits » clubs de L1). Leonardo lui-même n’avait-il pas déclaré, il y a quelques mois, après une défaite à Reims que son équipe était «plus faite pour l’Europe que le championnat » ?
Jonathan Pham : NON !
Soixante millions d’euros. C’est le prix qu’a dépensé l’AS Monaco pour s’attacher les services du Colombien Radamel Falcao, soit le plus gros transfert de l’histoire de la Ligue 1 à ce jour. Avec lui et d’autres noms clinquants, Joao Moutinho et Ricardo Carvalho en tête, le club princier a les dents longues. Pour son retour en Ligue 1, il veut gagner de suite. Mais vouloir n’est pas toujours pouvoir. Et si l’argent paye les joueurs, il n’achète pas les titres. Et ça, son plus grand rival, le PSG version Qatar, le sait très bien. Propriété du cheikh Al-Thani, le club de la capitale a du attendre deux ans pour que son projet de rêve atteigne les sommets. Et son titre de champion de France, il ne compte pas s’en séparer.
Une alchimie à créer
Champion de Ligue 2, Monaco doit reconstruire. L’équipe bâtie l’an passé n’est plus qu’un souvenir. Les jeunes laissent place aux stars, mais celles-ci n’ont pour la plupart jamais joué ensemble. Et, dans la quête du graal, la cohésion du groupe est primordiale. Les joueurs doivent apprendre à se connaître, à s’entendre. Et, dans ces conditions, il est difficile d’être performant dès le départ. Un avis partagé par Luis Fernandez, ancien entraîneur du Paris Saint Germain : «On ne peut pas d’un seul coup faire une équipe compétitive. Il faut qu’ils développent des automatismes, il faut qu’ils apprennent à être ensemble, à jouer ensemble. Il leur faudra quand même un certain temps d’adaptation, s’adapter au championnat ». Face à un PSG bien rodé, l’ASM pourrait donc souffrir de la comparaison. Et si l’équipe dirigée par l’expérimenté Claudio Ranieri veut rivaliser dès cette année, elle devra éviter un trop grand retard à l’allumage. D’autant qu’elle débutera l’exercice 2013-2014 avec deux points de pénalité, suite à des incidents l’an passé.
Paris va dégainer
Si Monaco débarque en force, il n’a pourtant rien prouvé. Au contraire de Paris, champion et quart-de-finaliste européen. Sur leur lancée, les Parisiens veulent récidiver, et percer encore un peu plus en Ligue des Champions. Et, si l’ASM a beaucoup fait parler d’elle sur le marché des transferts, le PSG ne devrait pas tarder à en faire de même. L’effectif, déjà effrayant, va se renforcer, et il possède un argument que même M. Rybolovlev peut lui envier : la profondeur. Monaco brille en surface, mais quelques très bons éléments ne font pas tout. Paris bâtit depuis presque trois ans, et possède beaucoup d’avance. Un groupe riche, confiant et cohérent que Monaco aura bien du mal à défier cette année.