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L’UMP : déliquescence ou renaissance ?

Un an après les défaites successives de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) aux élections présidentielles et législatives, le parti a dû mal à rebondir.

Le parti de la droite républicaine est comme un navire à l’abandon sans capitaine, sans cap et avec un équipage déboussolé qui se tire dessus à boulets rouges.

Il n’a ni leader, ni projet, ni unité et il se retrouve, aujourd’hui, ruiné …

Triste sort pour un rassemblement politique qui se voulait le plus large possible à sa création en 2002 et qui a gouverné la France pendant dix ans.

La peur des dirigeants de l’UMP de ne pas se faire rembourser une partie des frais de la campagne présidentielle s’est révélée fondée.

En effet, jeudi 4 juillet, le Conseil constitutionnel a rejeté les comptes de campagne de l’ancien Président et a en partie confirmé la décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

En conséquence, l’UMP se retrouve, ainsi, privée d’une somme de l’ordre de 10,7 millions d’euros représentant 47,5% du plafond de dépenses autorisées par le Code électoral.

Les Sages ont estimé le montant des dépenses de campagne du Président-candidat Nicolas Sarkozy à 22 975 118 euros, soit 466 118 euros (2,1 %) de plus que le montant autorisé pour un candidat présent au second tour, à savoir 22 509 000 euros.

Vient s’ajouter à cela des militants et des adhérents qui n’ont en grande partie pas renouvelé leur cotisation au principal parti d’opposition, lassés et dégoutés par les bisbilles internes, désintéressés par la politique du fait de l’absence d’échéance électorale en 2013 et espérant le retour de leur champion retiré depuis le 6 mai 2012.

Ainsi, sur les 280 000 adhérents UMP en 2012, seuls 84 000 ont décidé de renouveler leur carte en 2013, soit à peine 30% de renouvellement.

En faisant les comptes, le découvert du parti devrait s’élever à plus de 46 millions d’euros.

L’UMP a touché le fond.

Néanmoins, plusieurs éléments laissent à penser que l’UMP a la capacité de rebondir.

Tout d’abord, le retour du chef.

Quelques heures après la décision du Conseil, Nicolas Sarkozy a fait savoir dans un communiqué qu’il démissionnait « immédiatement » du Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit, « afin de retrouver sa liberté de parole ».

Liberté de parole qu’il a utilisée dès le lendemain en publiant un message sur son compte Facebook en rappelant une « situation inédite sous la Vème République » et mettant « en péril la formation qui doit préparer l’alternance tellement nécessaire au socialisme. »

Le message est accompagné d’un lien vers le site de l’UMP afin de lever des fonds et ainsi renflouer les caisses du parti surendetté.

A la fin de son message, Nicolas Sarkozy dit devoir assumer ses responsabilités en s’engageant pour la garantie d’une expression démocratique libre dans son pays.

Il conclut alors, comme à la fin de ses meetings lors de la présidentielle, en demandant de l’aide aux militants, aux sympathisants et plus largement aux français.

L’ancien Président redescend donc dans l’arène puisqu’il assistera lundi au bureau politique extraordinaire de l’UMP. Cet acte pourrait annoncer un retour en politique plus rapide que prévu.

Certains de ses proches ou conseillers trouvent une telle option prématurée, mais Sarkozy ne veut pas paraître aux yeux de ses partisans comme fuyant ses responsabilités, il ne pouvait pas raisonnablement laisser Jean-François Copé gérer seul la situation.

Aussi, un retour à court ou moyen terme est désormais plus que probable.

Le président de l’UMP fraichement confirmé dans ses fonctions, Jean-François Copé, a lancé un grand appel aux dons à travers une grande souscription nationale afin de sauvegarder le pluralisme politique inhérent à la démocratie.

De plus, des diners devraient être rapidement organisés avec les « grands donateurs » de l’UMP, où Nicolas Sarkozy devrait lui aussi prendre part afin de lever des fonds, comme cela avait été fait lors du dernier quinquennat.

Enfin, à la rentrée 2013, la dynamique lancée pour les élections municipales de mars 2014 devrait rameuter et ressouder les troupes afin d’éviter une nouvelle débâcle et de s’enfoncer davantage dans le marasme financier.

De toute façon, l’UMP comptait déjà réaliser une campagne de proximité avec de faibles coûts, privilégiant les projets ville par ville, insistant sur les enjeux locaux et favorisant un renouvellement des élus avec davantage de jeunes sur les listes présentées.

De plus, l’UMP compte sur le mécontentement des français et le rejet de la politique de François Hollande pour rafler plusieurs villes à la gauche et ainsi bénéficier de davantage de subventions étatiques.

L’avenir de l’UMP créé en 2002 se jouera donc dans les prochains mois sur sa capacité à convaincre les français lors des élections municipales,à proposer des idées nouvelles et innovantes, sur sa capacité à se re-financer grâce aux dons des sympathisants, la souscription nationale lancée par Jean-François Copé connait d’ailleurs un franc succès puisque d’après l’UMP près de deux millions d’euros auraient déjà été collectés et enfin, sur sa capacité à faire émerger un vrai chef.

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