Le 22 décembre 2017, fermeront officiellement les Grands Voisins, cet immense village associatif que nous avons visité pour vous. Reportage.
C’est sous un temps gris et froid que nous sommes allés visiter les Grands Voisins. Très rapidement, on est réchauffé par l’atmosphère qui y règne : l’ancien hôpital, réaménagé en village associatif, pullule de vie. A l’entrée un shop d’affaires vintage, en face une salle de sport, alors qu’un peu plus loin se trouve un bar appelé la lingerie. C’est vaste et très sympa, on vous décrypte tout ça !
Le plan (géant) des Grands Voisins
Les Grands Voisins, qu’est-ce que c’est ?
C’est dans un ancien hôpital abandonné, le Saint-Vincent-de-Paul à Denfert Rochereau, que se sont établis les Grands Voisins depuis 2015. Ce « village » associatif a posé ses valises pour deux ans, dans plus de 15 000m2. L’idée initiale était de « partager des valeurs d’hospitalité et de générosité (…) dans un lieu d’échange et de sociabilité. » peut-on lire sur la brochure officielle. Trois associations ont permis la mise en place de ce projet : Aurore, Plateau Urbain et Yes We Camp.
C’est beau les Grands Voisins
Un des premiers constat : le pari est réussi. En effet, pénétrer dans les Grands Voisins signifie entrer dans un petit monde autonome, très bien organisé où il fait bon vivre.
Qui y habite ?
Après avoir marché quelques mètres, nous trouvons un bar, nommé la lingerie.
La lingerie
C’est ici que Fanny, en stage de communication, improvisée serveuse du jour, nous confie qu’il y a près de 600 personnes, qui résident aux Grands Voisins. Ces habitants « temporaires » sont gérés par l’association Aurore, qui agit « contre l’exclusion sociale par l’hébergement, le soin et l’insertion ». Il n’y a pas de profil type concernant les résidents, issus d’un peu partout : « les personnes sont logées par différents centres : il y a des anciens sans-domicile-fixe, des femmes en instance de réinsertion, des jeunes étrangers isolés… », confie Fanny. C’est donc un univers cosmopolite.
La semaine est davantage consacrée à créer « une mixité sociale entre les habitants », nous raconte-t-elle. Mais le week-end, beaucoup de visiteurs se ruent pour profiter du lieu très agréable.
En ce jeudi 9 novembre, le monde ne cesse d’affluer dans le bar tenu occasionnellement par la jeune femme. Hasard du calendrier, nous sommes venus le même jour qu’Édouard Philippe et Nicolas Hulot, en visite officielle.
Édouard Phillippe, Premier ministre, en visite officielle aux Grands Voisins.
On y trouve quoi?
Vous y trouverez donc : magasin de vêtements recyclés, bar, restaurant, salle de sport, serre aquaponique et même une monnaie locale ! En effet, fondé sur un rapport gagnant/gagnant, tout service rendu par un résident (ou pas d’ailleurs), se transforme en monnaie « de temps ». Autrement dit, besoin d’un coup de main pour réparer quelque chose ? 15 minutes d’aides équivaut à un billet de 15 minutes, qui permet par exemple, de s’offrir un café (qui peut s’avérer utile lors d’une rude matinée d’hiver, ou un lendemain de soirée compliqué).
Monnaie locale
Il y a également des start-ups ou des structures associatives comme la Maison des Médecins : qui donne des cours de français aux personnes qui ont des difficultés et qui désirent apprendre la langue de Molière afin de mieux s’intégrer. Depuis l’ouverture des Grands Voisins, 14 personnes sur 51 ont réussi à retrouver une situation stable et à se réinsérer socialement et professionnellement. Autant dire que le projet est une vraie réussite.
Après le 22 décembre : finito ?
Le 22 décembre, comme prévu initialement, les Grands Voisins fermeront leurs portes pour laisser place à un projet d’éco-quartier. Enfin, en partie. La transition se fera en deux temps. En premier lieu, une petite partie des Grands Voisins, restera ouverte, avant de fermer définitivement quelques mois plus tard.
L’association Aurore prend en charge le ré-hébergement des résidents, dans différents centres à Paris. On vous incite VRAIMENT à aller faire un tour dans cet endroit génial !