Selon l’AFP, une douzaine de facteurs du 7ème arrondissement de Paris ont refusé de distribuer des tracts FN.
Des postiers du VIIe arrondissement de Paris ont refusé ce lundi de distribuer un tract du Front national figurant dans un lot de publicités « non mis sous pli », selon les syndicats SUD et CGT. Le tract est donc celui de la candidate du Front national et du Rassemblement bleu Marine aux élections municipales dans l’arrondissement. Sur la quarantaine de facteurs qui travaillaient lundi sur l’arrondissement, «au moins une douzaine ont retiré le tract avant de partir faire leur tournée», a par ailleurs rapporté à l’AFP Olivier Rosay (SUD)
En leur mettant entre les mains «ostensiblement de la propagande politique du Front national», «la Poste transforme les facteurs en militants du Front national», s’indigne le syndicat.
La Poste parle d’un principe de « Neutralité »
Interrogée par l’AFP, la Poste met en avant le «principe de neutralité». «La Poste et Médiapost distribuent la propagande électorale des partis politiques lors de chaque élection. Dès l’instant ou le parti qui s’exprime n’est pas interdit, La Poste doit les traiter avec équité», affirme le groupe.
Pour SUD, au contraire, «ordonner aux facteurs de distribuer ces tracts place la Poste dans l’illégalité quant au devoir de réserve et de neutralité du service public». «D’ordinaire, la communication politique est masquée sous pli opaque». En déambulant ainsi avec des tracts du FN sous le bras, «les facteurs risquent d’être interpellés au cours de leur tournée», «il y a un danger pour leur intégrité physique et morale», estime-t-il.
Selon les deux syndicats, la direction a mandaté à l’aube un huissier au centre de distribution, délocalisé dans le XVe arrondissement, pour contrôler la préparation des documents. Les syndicats rapportent «une très forte pression de l’encadrement».
Alexandre Legrix