Deux activistes françaises ont été arrêtées au Maroc ce mardi à Rabat pour avoir posées seins nus devant la tour Hassan, monument religieux à Rabat. Elles ont été arrêtées puis expulsées. Ce happening protestait contre la pénalisation de l’homosexualité au Maroc.
Les autorités ont estimé que les deux jeunes femmes n’ont pas respecté le lieu culte sur lequel elles se trouvaient, jugeant qu’elles avaient « tournées une séquence obscène « , « torse nu, en arborant un slogan pouvant atteindre à la moralité publique« . Ces mots sont ceux de la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN), qui a interpellé les deux militantes alors qu’elles se trouvaient à l’aéroport de Rabat.
Le ministère de l’Intérieur a déclaré dans un communiqué distinct qu’en raison de cet « acte de provocation » et « une offense inacceptable pour l’ensemble de la société marocaine« , les deux françaises avaient été expulsées avec « interdiction d’accéder au territoire « .
« In Gay We Trust »
Le site Al Huffington Post a publié un vidéo de leur action très courte : on voit les deux Femen, l’inscription « In Gay We Trust » peint sur leurs corps : un bisou et puis s’en va. Nous vous laissons juger du caractère « offensant » de ces images.
Au Maroc, l’homosexualité est passible de trois ans de prison. La chef de file des Femen s’est justifié : « cette action symbolique, dans un site très touristique, visait à dénoncer (cette) législation » : Inna Shevchenko fait ici référence à la condamnation fin mai à des peines de prison pour trois homosexuels marocains. Elle poursuit : « Notre objectif était de transmettre notre message et de quitter le pays (..) Une fois de plus, nous posons la question : qu’est ce qui est le plus obscène et amoral ? Défiler seins, nus ou condamner des gens pour leur identité sexuelle ? ».
Le compte twitter Femen France s’est aussi justifié.
Trois ans de prison ferme pour homosexualité
Après délation de voisin, un mécanicien d’une quarantaine d’année est surpris le 16 mai dernier en flagrant délit d’homosexualité avec un homme d’une vingtaine d’année son cadet. Les deux hommes expliquent avoir été mis en relation grâce à une troisième personne : le petit groupe reconnait les faits, et son aussi poursuivi pour « prostitution « et « entrave à l’enquête ». Ils seront condamnés neuf jours plus tard à trois ans de prison ferme, soit la peine maximale prévue.
En Mars, l’association Human Rights Watch (HRW) avait demandé au Maroc la dépénalisation de l’homosexualité, en adéquation à la constitution du royaume adoptée lors du Printemps arabe: « Tout personne a droit à la protection de sa vie privée« . Ainsi, selon HRW, cela : « devrait conduire à abolir la loi qui criminalise les relations sexuelles consentantes entre personnes majeures de même sexe « .
De plus, plusieurs association suppose des condamnations secrètes, à l’instar du collectif Aswat : « Il y a certainement des arrestations et des procès qui se déroulent dans le secret sans que le public ne le sache « .
La population marocaine ne semble pas prête à faire avancer les droits des homosexuels : selon un sondage réalisé en novembre pour l’hebdomadaire Tel Quem, plus de huit marocains sur dix se disent « pas du tout favorable à la tolérance envers l’homosexualité« . Les Femen et autres ont encore du travail