Treizième long métrage de Cédric Klapish, « Deux moi » dépeint la solitude des grandes villes. On oublie presque qu’on existe à Paris, on s’y perd. La vérité c’est qu’on s’emmerde profondément parce qu’on ne sait plus faire de vraies rencontres. En salle le 11 septembre.
« Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaitrez jamais la profondeur », nous on rajouterait qu’en attendant on s’y baigne, puis on s’y noie. Métro, boulot, pâtes au pesto, dodo. C’est le quotidien simple de Remy et Melanie interprétés par François Civil et Ana Girardot. Deux trentenaires. Deux inconnus. Deux voisins qui ne cessent de se croiser et de s’entendre sans jamais se rencontrer. Et surtout, deux angoissés qui semblent inadaptés à cette société où les réseaux sociaux remplacent les relations humaines réelles. Et puis, deux personnes qui consultent des psychothérapeutes pour comprendre leur mal être.
L’importance du soi
Cette fausse comédie dramatique est surement la meilleure proposition artistique de Cédric Klapish avant même sa fameuse trilogie (L’Auberge Espagnole, Les Poupées Russes, Casse-tête Chinois), parce qu’elle est hyper réaliste et hyper bienveillante. C’est un film qui nous parle. D’abord il parle d’amour et de plans cul, il parle de riz basmati et d’olives vertes, il parle d’épanouissement au travail et de stress permanent, il parle de la famille et des non-dits, il parle de la joie d’avoir la présence d’un petit chat et de l’ennui de retrouver celle d’un vieil ami, il parle de la dépression ou de ce qu’on croit qu’elle est, il parle de tout et de rien, il parle de la vie de notre époque. Ensuite, il nous fait évoluer en même temps que les acteurs principaux avec des conseils universels et un juste dosage d’humour et de peine, de sourires et de larmes aux yeux. Enfin, il nous donne envie d’être optimiste, de s’autoriser à être heureux et de prendre conscience que notre nouvelle vie va nous coûter notre ancienne. En un mot ? On sait pas. C’est compliqué. Oui… non… parce qu’en fait, vous comprendrez quand vous l’aurez vu !
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