Ce mardi 4 août, au moins deux explosions ont frappé le port de Beyrouth, la capitale du Liban, provoquant d’importants dégâts et faisant certainement de nombreuses victimes. Le premier ministre a décrété un jour de deuil national mercredi.
Mise à jour 23h04 : Le bilan des explosions à Beyrouth s’envole : on compte désormais 73 morts et plus de 3700 blessés. Israël, pourtant en conflit avec le Liban a proposé d’envoyer de l’aide humanitaire sur place. La France a également réagi et apporté son soutien au peuple libanais.
Ce mardi 4 août dans l’après-midi, deux fortes explosions ont violemment ravagé le secteur du port de la capitale libanaise de Beyrouth. La Croix-Rouge a évoqué « des centaines de blessés » dans une déclaration faite à la télévision libanaise LBC avant que l’agence nationale d’informations libanaise déplore de son côté « Des morts et des blessés« . Le premier ministre libanais a décrété un jour de deuil national pour mercredi, laissant présager un nombre important de victimes. Le président, Michel Aoun, a de son côté convoqué une « réunion urgente » du Conseil supérieur de la Défense. La lumière doit encore être faite sur les raisons exactes de ces explosions mais les vidéos des ondes de choc ont déjà provoqué une vive émotion à travers le monde et laissent craindre le pire. Si plusieurs pistes avaient été étudiées jusqu’ici, l’une d’entre elles semble privilégiée, nous provenant du directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim : « Il semble qu’il y ait un entrepôt contenant des matières confisquées depuis des années, et il semblerait qu’il s’agissait de matières très explosives« . Selon des correspondants de l’AFP présents sur place, tout le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances et les camions des pompiers.
Les vitrines et les portes de nombreux bâtiments alentours ont été soufflés, et cela à des kilomètres à la ronde. Plusieurs médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, souvent couverts de sang. Selon des correspondants de l’AFP, de nombreux habitants blessés tentent en ce moment encore de se rendre vers les hôpitaux les plus proches. Mais selon ces sources, certains hôpitaux seraient obligés de refuser certains blessés, débordés par la charge de patients. Des appels au don du sang ont d’ailleurs largement été relayés ce mardi soir. Pour l’heure, aucun bilan réel des blessés ou de victimes n’est possible.
Contacté sur Twitter par franceinfo, Ahmad M. Yassine a expliqué avoir ressenti la déflagration alors qu’il était au volant de sa voiture, dans la banlieue sud de Beyrouth : »Tout d’un coup, ma voiture a sauté des mètres en avant, il a plu partout des débris de verre venant des maisons et des magasins alentour ! C’était horrible, beaucoup de personnes sont blessées et les magasins sont détruits. » Le gouverneur de Beyrouth a qualifié cette explosion de « catastrophe nationale semblable à Hiroshima« . Selon des témoignages rapportés par l’AFP, les déflagrations auraient été entendues jusqu’à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, à un peu plus de 200 km des côtes libanaises.