Le second volet de l’enquête MacLaren, publié ce vendredi, révèle des preuves d’un dopage institutionnalisé en Russie. Ce système de triche concernerait plus de 1 000 sportifs russes et 30 sports, sur l’ensemble des grandes compétitions sportives entre 2011 et 2015.
De nouvelles révélations encore plus accablantes pour le sport russe. Ce vendredi, le second volet du rapport MacLaren, du nom du juriste canadien Richard MacLaren, vient d’être publié.
« Une conspiration institutionnelle a été mise en place pour les sports d’hiver et d’été avec la participation du ministère des sports et de ses services comme l’agence russe antidopage (Rusada), (…) le laboratoire antidopage de Moscou, aux côtés du FSB (services secrets), afin de manipuler les contrôles antidopage », a expliqué Richard McLaren en conférence de presse.
En juillet dernier, le premier volet du rapport avait dévoilé un système de tricherie mis en place en vue des JO d’hiver 2014 à Sotchi. Deux mois avant la publication du rapport, Grigory Rodchenkov, l’ancien patron du laboratoire antidopage de Moscou, était passé aux aveux devant les journalistes du New York Times. Ce qui a donc conduit l’AMA à confier une première enquête indépendante au juriste MacLaren.
Le deuxième volet de cette enquête a donc dévoilé une fraude étendue à toutes les compétitions internationales qui ont eu lieu entre 2011 et 2015.
« Cette manipulation systématique et centralisée des contrôles antidopage a évolué et a été affinée au fur et à mesure de son utilisation, aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, aux Universiades de 2013, aux Championnats du monde d’athlétisme 2013 à Moscou et aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi en 2014 », a poursuivi McLaren.
Du sel et du Nescafé ajoutés dans les échantillons d’urine
Le rapport MacLaren révèle également que les instances russes cherchaient en permanence à s’adapter aux évolutions des règles de l’AMA. «L’évolution de l’infrastructure visait à répondre aux changements de règlement de l’agence mondiale antidopage (AMA) et de ses interventions inopinées. Plus de 1000 athlètes russes participant à des disciplines d’été, d’hiver ou paralympiques ont été impliqués ou ont bénéficié de ces manipulations pour contourner les contrôles positifs».
Autre révélation : le caractère parfois « artisanal » des méthodes de triche. «Du sel et du Nescafé ont ainsi été ajoutés dans les échantillons urinaires pour fausser les résultats», a révélé McLaren.
Ce système de triche institutionnalisée s’inscrivait dans une stratégie d’état pour assurer à la Russie un triomphe aux JO d’hiver 2014 chez elle à Sotchi. «Cela visait à assurer à la Russie, le pays hôte, qu’il pourrait décrocher le plus de médailles possible en permettant à ses meilleurs sportifs prétendant à une médaille de se doper et, parfois, dans certains cas, y compris pendant les Jeux».