Les Philippins sont appelés aux urnes aujourd’hui pour élire leur nouveau président. Parmi les candidats en lice, le très populiste Rodrigo Duterte, ancien avocat reconverti en politique réputé pour ses propos controversés qui lui valent d’être surnommé le « Donald Trump Philippin». Portrait d’un candidat sulfureux.
Maire de la ville de Davao depuis 1988, Rodrigo Duterte est donné grand gagnant de l’élection présidentielle aux Philippines. Le candidat de 71 ans bénéficie d’une côte de popularité sans précédent grâce à des promesses de campagne populaires : éliminer la criminalité et lutter contre le trafic de drogue.
Adepte de la violence
Rodrigo Duterte peut se targuer d’avoir fait chuter la criminalité durant son mandat de maire, malgré des pratiques douteuses. Il aurait par le passé fait appel à des « escadrons de la mort » pour débarrasser les rues de Davao des criminels et des dealers. Ce ‘modus operandi’, il compte bien l’appliquer au niveau national, une promesse qui séduit un grand pan de la société philippine. Selon un récent rapport d’Amado Picardal – secrétaire exécutif du bureau chargé des communautés ecclésiastiques aux Philippines, en collaboration avec l’organisation internationale Human’s Rights Watch – ces escadrons auraient fait 1 425 morts.
Lors d’un meeting de campagne, il a déclaré : « Je ne suis qu’un Philippin ordinaire. Je n’ai pas de quoi être fier, excepté quand je suis en colère contre ces fils de p…, je vais vraiment les tuer. C’est ma spécialité. » S’il était élu, «le Punisher Philippin» compte éliminer 5 criminels par semaine, et s’octroyer la grâce présidentielle une fois que le ménage aura été fait. Tout un programme.
Candidat misogyne et vulgaire
Rodrigo Duterte est aussi réputé pour ses sorties à caractère sexiste. Il s’est récemment amusé du viol et du meurtre de Jacqueline Hamill, une missionnaire australienne tuée lors de son incarcération dans une prison de Davao en 1989. Il a déploré la mort de la jeune femme, alors âgée de 36 ans avant d’ajouter qu’en tant que maire de la ville, il aurait du être le premier à « passer » sur elle… Des propos choquants qu’Amanda Gorely, ambassadrice d’Australie aux Philippines, n’a pas manqué de dénoncer sur Twitter.
Rape and murder should never be joked about or trivialised. Violence against women and girls is unacceptable anytime, anywhere.
— Amanda Gorely (@AusAmbPH) 18 avril 2016
Duterte ne recule devant rien, et n’hésite pas à insulter le Pape malgré le fait que plus de 80% de la population de l’archipel soit catholique. Selon lui, la visite au mois d’avril du Pape François, qu’il a qualifié de « fils de pute » auraient engendré trop d’embouteillages. Malgré tout, Rodrigo Duterte est crédité de 33% d’intentions de vote selon de récents sondages, soit 11 points de plus que sa principale rivale la sénatrice Grace Poe. Les trois autres candidats, se placent loin derrière. Le nouveau président succédera à Benigno Aquino III (Parti Libéral), à la tête du pays depuis 2010, qui n’est pas autorisé à se représenter. En attendant de savoir si ce personnage haut en couleurs sera le prochain président des Philippines, l’humoriste Britannique John Oliver nous régale avec cette compilation des plus belles sorties du candidat.
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