L’État étudierait une nouvelle fois une éventuelle privatisation de la Française des Jeux. Cet été, le gouvernement a réuni une table ronde avec des banques d’affaires afin de réfléchir sur le projet comme l’avait déjà fait Nicolas Sarkozy.
Si la privatisation de l’entreprise publique n’est encore qu’une potentialité, l’Agence des participations de l’Etat (APE) a fait appel, cet été, aux conseils de plusieurs banques d’affaires. L’objectif était, semble-t-il, de faire le point sur les questions du statut, de la direction et du mode de fonctionnement de la Française des Jeux qui, selon les rapports publiés par le Sénat, « a pour mission de concevoir, développer et commercialiser les loteries et certains jeux de pronostics sportifs sur l’ensemble du territoire national« . L’étude intervient alors que le mandat de son président, Christophe Blanchard-Dignac, arrive bientôt à son terme. Son départ devrait intervenir le 31 octobre prochain.
Rappelons que le capital de l’entreprise est détenu à hauteur de 72% par l’État. Par ailleurs 5% des salariés détiennent une part dans la Française des Jeux. Mais parmi les autres détenteurs, les associations d’anciens combattants représentent également 20% du capital dont 9,2 pour « Les Gueules cassées ».
La loterie, qui fêtait ses 80 ans en 2013, a été initiée en 1933 par l’Union des blessés de la face et de la tête ou « Les Gueules cassées ». Les billets étaient achetés à l’État et l’association en confiait la vente dans des kiosques à des mutilés de guerre. Initialement, tous les bénéfices étaient reversés aux victimes de la Seconde Guerre mondiale. Puis, l’association s’est élargie à tous les blessés de Guerre et sa participation dans le capital de la fédération de jeux français, devenue Française des Jeux, s’est réduite. Le Général Chauchart du Mottay,le président de l’association, s’indignait toutefois sur le blog de la Française des Jeux: « Savez vous que la Française des Jeux est née chez nous, dans nos locaux.On nous a ensuite accordé 9,2% du capital, mais, enfin nous avons apporté le Loto National, c’était nous…« .
Le projet de privatisation s’inscrirait dans la volonté globale du gouvernement d’obtenir une gestion optimisée des participations publiques. La réduction du déficit public, qui s’élève à 4,4% du PIB en 2014 au lieu des 3,8% prévus dans la loi de finances rectificative, est l’objectif premier du gouvernement. Alléger les finances de l’État en lâchant du leste sur les titres « définitivement bloqués » détenus par 74 entreprises publiques en France serait un moyen d’y participer.
Concrètement les économies faites sur la cession de certains actifs pourraient permettre à l’État de financer d’autres investissements urgents dans le domaine du logement notamment. L’ancien Président, Nicolas Sarkozy, avait déjà étudié en 2008 une éventuelle privatisation de l’entreprise dans une optique concurrentielle en vue de la libéralisation du marché des paris en ligne.
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