Un carnage. Un acte inhumain. L’horreur en plein Paris. L’apocalypse même au cœur de l’Europe, au cœur du monde. Les attentats de ce vendredi 13 novembre 2015 sont des tragédies inexplicables, incompréhensibles. Et de nombreux décès seront sans doute encore à déplorer. Sommes-nous vraiment en guerre ? Si c’est le cas, c’est Daesh qui l’a voulu. Alors soyons à la hauteur de leur attente. Puisqu’ils n’ont pas peur de la mort, c’est l’heure d’être généreux. La nation est en deuil mais se doit de réagir.
Si nous avons la noble attitude de toujours dire à nos semblables qu’on ne règle pas la violence par la violence, nous sommes aujourd’hui contraints de réévaluer nos principes, contraints de remettre en question notre vision du monde actuel. Il faut éradiquer Daesh, même si nous devons faire des concessions. C’est ce qu’on attend de la classe politique, du Gouvernement. Le discours d’unité nationale est nécessaire mais déjà périmé, bien qu’il réussisse à mobiliser la population. Mais depuis le 7 janvier, nous sommes déjà tous unis les uns pour les autres dans ce genre de moment. C’est dans nos mœurs. Et nous resterons unis c’est sûr, pour retrouver les personnes encore disparues, honorer les personnes décédées et rendre la France plus forte.
Mais à quoi bon s’unir seulement quand les drames nous frappent ? Le message de la France, pour ses citoyens, doit être d’afficher ses intentions, non plus pour lutter contre, mais pour le terrorisme rapidement. Il faut une réaction qui cible directement l’Etat Islamique. Il faut s’allier avec les pays, les groupes, qui souhaitent mener ce combat, notamment à la source du problème : à Raqqa et dans les zones sous le contrôle de l’EI. Ces paroles ne concernent que moi. Elles peuvent paraître encore sèches pour certains. Mais il est l’heure de parler avec ces chefs autoritaires ou ces « dictateurs » qui dérangent pourtant notre conscience. Vladimir Poutine et surtout Bachar al-Assad ont aujourd’hui la détermination pour éradiquer l’Etat Islamique.
Pactiser avec Bachar ? Ce serait une entrave à notre morale, me direz-vous ! Mais le cas syrien est sans précédent. L’une des oppositions au régime de Bachar est une opposition au XXIème siècle. Aux fondamentaux de notre société actuelle. Nous ne pouvons pas cautionner la politique du Président syrien. Mais continuer à lutter contre lui ne servira a rien. Il n’y a plus de gentils ou de méchants dans ce monde. Il y a simplement une poignée de l’humanité perdue dans l’obscurité qui terrorise un monde qui fait sa vie tranquillement.
Il est temps de faire une traque sur notre propre territoire. Le fief de l’EI a été bombardé hier soir par la France, c’est bien. Mais il ne faut pas oublier notre problème principal : les terroristes présents sur notre territoire. Une dizaine de milliers, dit-on. Il est temps d’arrêter d’être trop laxiste. Une personne fichée pour radicalisation ne doit plus rentrer sur notre territoire sauf pour aller en prison. Il doit y avoir des destinations interdites pour les français sous peine de ne plus les accepter sur le territoire. Il faut commencer à contrôler les frontières. Ceci peut être considéré comme une entrave à Schengen, mais c’est juste la meilleure façon de protéger ses habitants.
On ne peut pas sortir vainqueur en se battant sur plusieurs fronts. D’autant que presque partout où la France ou l’Occident ont « dégagé » un dictateur en place, la situation a empiré. Les exemples Libyens ou Irakiens ne sont pas encourageants. On ne peut surtout pas se permettre de faire cette erreur en Syrie vu la popularité de l’EI. L’expansion et le poids de Daesh feraient beaucoup plus de ravages que le régime de Assad. Les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis, mais peuvent, et même, doivent être nos alliés.
Aujourd’hui, la population a peur, j’ai peur. Car nous sommes les cibles de Daesh. Nous les gens normaux, qui vivons dans des quartiers banals, qui avons un train de vie normal. Nous les drogués de la vie qui aimons la consommer, sans être manipulés par un combat monté de toute pièces. Et leurs meilleures cibles pour affoler la foule sont ceux qui font le quotidien de la France. Aujourd’hui, la haine, la peur, le rejet de notre monde par des terroristes déferlent sur nous : le peuple. Nous qui aimons lire des journaux satyriques, qui apprécions sortir boire un verre le week-end, qui adorons l’émotion d’un concert, d’une rencontre sportive. Nous qui sommes musulmans, athées, catholiques ou juifs et qui aimons vivre ensemble.
Aujourd’hui, ces gens-là veulent nous imposer une façon d’être, de vivre, de faire. Les vrais dictateurs à rapidement éradiquer, ce sont eux. Notre peur ne doit pas se transformer en affolement, elle doit être la source d’une détermination à vivre en paix. Nous faisons les moralisateurs avec nos droits de l’homme depuis des siècles, puisque nous les avons fondés, il est temps de les défendre. En 2015, des gens veulent nous retirer ces droits. Alors faisons tout pour garder l’un des fondements les plus chers de notre pays, l’une de nos œuvres les plus exemplaires.
N’ayons plus peur, plus honte d’aimer la France. Soyons fiers d’être Français. Les grandes nations de ce monde sont fières de leurs patries, pourquoi pas nous ? Pourquoi le monopole du patriotisme est-il aujourd’hui attribué au FN ? Il est l’heure de montrer notre France. Celle qui refuse les idées extrémistes, les actes extrémistes, qu’ils soient politiques ou religieux. Il faut avoir ce visage d’une France qui vit en symbiose pour la liberté de chacun, d’une France qui « emmerde » tous les terroristes du monde. Ils n’ont pas peur de mourir ? Ils veulent mourir ? Soyons généreux.
« Abandon intellectuel au profit d’une transcendance invisible, voilà que certains s’en vont glorifier leur colère en prenant les civils pour cibles. Aujourd’hui nous cherchons dans le sang et les larmes, pourquoi certains englobent les autres en choisissant de s’exprimer par les armes. Mais la jeunesse de ce pays ne vivra pas sous la contrainte, elle s’efforcera de faire de ce trésor une flambée de joie, et jamais une plainte. Une pensée pour les morts et leurs familles. »
Aurélien Monsegu des Snipers de l’Info.