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Edito : Ce n’est pas de la télé c’est Netflix ? Ah si finalement …

L’annulation de Sense8 a provoqué de nombreuses réactions passionnées. Des fans qui ont finalement oublié que Netflix est bien une chaîne comme les autres.

Grâce à sa politique de création originale et de relance de séries annulées, Netflix, aidée par une puissante communication, avait petit à petit réussi à faire croire à celles et ceux qui la suivent qu’elle ne serait pas une chaîne comme les autres. Mieux, que Netflix constituerait un havre de paix pour les séries « tant maltraitées » par les chaînes historiques.

A lire aussi : Netflix annule la série Sense8 après seulement deux saisons

Il faut dire que dès le début, on a vite eu la sensation qu’aucune série n’était en danger sur et avec Netflix, tant elle donnait l’impression de tout renouveler tout le temps, et qu’une série ne mourrait que de sa belle mort comme on dit (ce qui en période de peak TV soit de surproduction de séries posent de grandes questions).
Ainsi toutes les séries, même celles critiquées ou moquées, se voient donner une chance d’exister durant au moins 3 saisons (coucou Hemlock Grove). Elle donne aussi sa chance à des séries annulées ailleurs comme Arrested Development ou Gilmore Girls. Sa réputation se construit au fil des mois tant est si bien que dès qu’une chaîne annule une série, on se tourne vers Netflix pour voir si elle va la reprendre (on a en tête le cas de Hannibal par exemple).

Mais aujourd’hui, les choses comment à changer (?) et la chaîne a annulé coup sur coup deux très grosses séries : The Get Down et Sense8. Et l’on (re)découvre qu’en réalité Netflix est bien une chaîne comme les autres et que, confrontée à une offre toujours croissante de séries originales, elle fait comme n’importe quelle autre chaîne et annule des séries qui coûte trop d’argent à produire pour sans doute ne pas être de si grand succès (comme HBO a annulé Vinyl, pourtant très prestigieuse). Et comment leur en vouloir quand on sait qu’ils font plus d’audience avec une série bâclée comme La fête à la maison qu’avec une série plus recherchée ou exigeante, et surtout plus chère comme Sense8 ?
Car s’il est évident que Netflix n’est sans doute pas une chaîne comme les autres car elle n’a pas de ligne éditoriale claire et définie, elle est soumit aux mêmes contingences, aux mêmes problématiques, aux mêmes choix cornéliens que ces petites camarades en matière de gestion de ses programmes, que ce soit à l’intérieur d’une grille comme les networks ou à l’intérieur d’un catalogue comme sur Netflix.

C’est facile les premiers temps d’une chaîne quand on lance 8 séries dans l’année de toutes les sauver. Mais quand on multiplie la cadence par 4 ou 5, les choses changent et des choix doivent être faits pour ne pas se trouver quelques années plus tard dans un goulot d’étranglement avec des séries de plus en plus chères et de plus nombreuses.

La décision de Netflix est donc parfaitement logique et cohérente. Leur communication en revanche…

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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