ActualitéInternational

Élections en Espagne : la percée des « Indignés »

En Espagne, au lendemain des élections municipales et régionales du dimanche 24 mai, l’échiquier politique se voit complètement bouleversé.

Dimanche 24 mai, les élections municipales et régionales en Espagne ont ébranlé le bipartisme qui domine l’Espagne depuis 40 ans au profit de nouvelles forces politiques. On observe ainsi un net recul des deux grands partis historiques, le Parti Populaire (PP) – le parti conservateur du chef du gouvernement Mariano Rajoy – qui semble payer les frais de sa politique d’austérité de ces quatre dernières années et des scandales de corruption, scandales qui touchent également l’autre grand parti espagnol : le Parti Socialiste Ouvrier (PSOE).

Les électeurs devaient renouveler 13 des 17 Parlements régionaux et choisir 8 122 maires, dont ceux de Madrid, Barcelone et Valence. En Espagne, les pouvoirs des régions sont primordiaux, en particulier en matière d’éducation et de santé.

Bien que toujours en tête des résultats, le Parti Populaire cède du terrain et perd une région qui passe au Parti socialiste et en garde 12 sur les treize en lice, mais sans majorité absolue. Selon El Pais, le parti conservateur a perdu 2.55 millions de votes par rapport aux dernières élections de 2011 et réalise par ailleurs son pire score depuis 1991. Dans son sillage, à seulement deux points d’écart, le PSOE occupe la deuxième place de ces élections bien qu’il ait perdu quant à lui 775 000 électeurs depuis 2011.

Podemos et Ciudadanos : grands vainqueurs des élections

Les nouvelles formations anti-austérité sont les grandes gagnantes de ces élections.

Au niveau national, c’est Podemos (« Nous Pouvons »), cette formation de gauche radicale anti-austérité créée en janvier 2014 par un groupe d’enseignants en sciences politiques, qui remporte la troisième place dans 12 régions.

Au niveau municipal, Ciudadanos (« Citoyens »), parti centriste né en Catalogne il y a neuf ans qui compte plus de 22 000 adhérents dans ses rangs, se hisse à la troisième position en réussissant à convaincre les entrepreneurs avec un discours moderne centré sur la lutte contre la corruption.

Les nouvelles héroïnes de la gauche

Deux femmes se sont illustrées dans ces élections municipales – et pourraient même ravir à la droite les mairies de Barcelone et Madrid : Ada Colau et Manuela Carmena.

A Barcelone, Ada Colau, 41 ans, à la tête de la liste « Barcelone en commun », un rassemblement de petits partis de gauche dont Podemos, a obtenu 176 000 votes, faisant de la ville la plus peuplée d’Espagne le premier bastion des Indignés.

Dans un pays où 24% de la population est frappée par le chômage, le travail d’Ada Colau au sein de la PAH, une organisation qui lutte contre les expulsions des familles surendettées a fait d’elle une des héroïnes de la lutte contre la pauvreté. Si elle accède au pouvoir, Ada Colau prévoit de mettre un terme aux expulsions dans la ville, de convertir les appartements vides en logements sociaux mais aussi d’assurer un revenu minimal de 600 euros aux familles souffrant de pauvreté extrême.

Dans la capitale espagnole, Manuela Carmena, juge de 71 ans encore inconnue il y a quelques semaines pourrait bien accéder au poste de maire. L’ex-militante communiste a mené une liste d’indignés, soutenue par Podemos et réussit à obtenir 20 sièges, un de moins que le parti populaire actuellement au pouvoir à Madrid. Si le Parti socialiste décide de lui accorder son soutien pour reprendre du terrain sur la droite, Manuela Carmena pourrait devenir la première maire de gauche en 23 ans.

Le programme de la juge est axé sur la lutte contre la corruption, la multiplication des transports en commun, d’ouvrir la gestion de la mairie aux citoyens et d’aider les plus pauvres.

Une maire potentielle ?

Une maire potentielle ?

Les élections législatives prévues à la fin de l’année pourraient se révéler particulièrement difficiles pour la droite et confirmer la position des nouveaux partis émergents.

About author

Informer, décrypter, divertir
Related posts
ActualitéEnvironnement

C’est quoi le statut de calamité naturelle ?

ActualitéSéries Tv

On débriefe pour vous ... Cent ans de solitude, la meilleure adaptation possible

Actualité

Comment est née la chaîne TF1 (1975) ?

ActualitéMédias

C’était le 31 décembre 1974 ... l’éclatement de l’ORTF et la naissance des chaînes télévisées

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux