Les élections européennes sont terminées et leur résultat marque un tournant dans l’histoire de l’Union. Le point sur ce qu’il faut retenir.
751 en Europe, 74 en France. L’élection des députés dans les 28 États membres de l’Union européenne qui débutait jeudi aux Pays-Bas a pris fin ce dimanche soir. Une élection historique en de nombreux points, que ce soit dans l’Hexagone ou en Europe.
Le RN et les Verts, grands vainqueurs
En France, deux partis ont sorti leur épingle du jeu lors de ces élections européennes. Premièrement, le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella qui est arrivé en tête avec 23,3% des voix. Mais si ce score était prévisible, on ne peut pas en dire autant d’Europe écologie les verts. Avec plus de 13% des votes, le parti écolo se hisse à la troisième place devant Les républicains (LR) 8,5%, la France insoumise (FI) 6,3% et le Parti socialiste – Place Publique (PS) 6,2%.
La liste Renaissance de La république en marche (LREM) est quant à elle arrivée deuxième avec 22,4% des voix. Si le parti de la majorité présidentielle conserve son socle de soutien, il accuse sa première défaite électorale. Un score qui limite la casse alors que le gouvernement traverse l’une des plus grandes contestations sociales de ces dernières décennies.
Une abstention en recul, mais toujours haute
Le premier parti de France reste cependant l’abstention. Si, effectivement, celle-ci est en net recul par rapport à 2014, -8%, elle représente toujours près de 50% des électeurs. A l’échelle européenne, même constat. Le taux de participation a également augmenté mais reste relativement bas, 51%.
20% des voix non représentées
19,8% pour être exact. C’est le pourcentage de voix non représentées dans cette élection européenne. Un chiffre qui ne prend pas en compte les 4,5% d’électeurs qui ont voté nul ou blanc. Dû au nombre de listes important, l’éparpillement des votes a résulté à la non prise en compte d’une partie importante des voix.
Mais ce n’est pas la seule explication. Le seuil de 5% qui fait qu’une liste ne peut avoir de député à moins d’atteindre ce chiffre, est également responsable. En Allemagne, puisqu’aucun seuil n’est demandé, le Parti de protection des animaux qui a obtenu 1,4% des suffrages pourra donc envoyer un député au Parlement européen. En France, le Parti animaliste qui a obtenu 2,2% des voix ne pourra envoyer aucun député.
Désaveu pour les partis traditionnels
Mais l’information principale que nous révèle cette élection, c’est le désaveu des partis traditionnels qui se confirme. Aussi bien à droite qu’à gauche, aucun n’aura su convaincre. Et ce, alors que ces derniers avaient misé sur l’arrivée de nouvelle tête. En effet, côté Républicains, le philosophe, Xavier Bellamy, était parvenu à créer un semblant d’unité autour de sa personne. Alors que de son côté le PS comptait sur son alliance avec Place publique, le parti de l’essayiste Raphaël Glucksmann.
Cela réaffirme le changement de paradigme qu’a connu la politique française depuis l’élection présidentielle. Feu le vieux clivage gauche-droite, place à l’affrontement entre nationalistes et libéraux. Une tendance qui s’avère également dans le reste de l’Europe.
Les tractations commencent à Bruxelles
En effet, ce nouveau clivage s’est répété un peu partout à travers l’Union européenne. Si bien, que les tractations pour obtenir une majorité au Parlement sont déjà en cours. Alors que le passé le Parti populaire européen (PPE, l’équivalent européen des Républicains) et le Parti socialiste européen (PSE) se partageaient le Parlement jusqu’à lors, ils devront cette fois-ci composer avec les nouvelles forces politiques.
C’est ainsi que pour faire face aux “extrêmes”, une coalition “progressiste” semble se dessiner. Celle-ci se composerait probablement du PPE, du PSE et de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), parti que rejoindra LREM. Les Verts pourraient même se joindre à cette coalition.
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