Aujourd’hui, la Zambie va se rendre aux urnes afin d’élire son prochain président. Mais dans ce pays africain habituellement relativement calme, l’élection se déroule dans un contexte explosif.
En ce jeudi 11 août 2016 toute la Zambie retient son souffle : qui, de Edgar Lungu (élu en janvier 2015 pour achever le mandat de son prédécesseur Michael Sata, décédé brutalement en octobre 2014) ou de Hakainde Hichilema, opposant de longue date et déjà battu sur le fil lors des précédentes élections (28 000 voix d’écart, soit 1,5 %) accédera à la fonction régalienne suprême en Zambie ?
« The Post » fermé et ses journalistes arrêtés
La tension qui entoure ce duel électoral est très élevée. Dans ce pays qui se targue de la nature pacifique de sa vie politique, la violence frappe : de nombreuses bagarres et escarmouches ont été recensées depuis le début de la campagne. Une personne a même été tuée à Lusaka, en juin, lorsque la police a ouvert le feu sur des partisans de l’opposition, ce qui a poussé le comité électoral à suspendre la campagne dans la capitale pendant dix jours. Par ailleurs le journal indépendant « The Post », très critique vis-à-vis du pouvoir de Lungu, a été fermé par les autorités au motif d’une bien étrange dette fiscale. Plusieurs de ses journalistes ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’entrer dans les locaux de leur rédaction.
Hakainde Hichilema, candidat pour la cinquième fois, part avec un léger avantage, car le bilan du président sortant est loin d’être brillant : « la croissance est passée de 7 à 3 % ; environ 10 000 emplois ont été supprimés dans l’industrie du cuivre, et le kwacha zambien était la monnaie la moins performante dans le monde en 2015 », avance le magazine d’affaire Sud Africain le « Daily Maverick ».
Cette situation est inquiétante dans la mesure où la Zambie a toujours été l’une des démocraties les plus stables et politiquement matures du continent africain. Il ne reste plus qu’à espérer que le scrutin ne bouleversera pas l’équilibre de ce pays.
Crédit photo : AFP