Une femme enceinte a été lapidée mardi par sa famille. Son crime ? S’être mariée par amour, sans le consentement de ses proches.
Farzana Parveen, une jeune pakistanaise, a été battue à mort par une trentaine de personnes, dont son père, ses frères et ses cousins, à coups de briques. La scène s’est déroulée devant le tribunal de Lahore, sous les yeux de la police qui n’a pas daigné intervenir pour sauver la jeune femme de 25 ans. Elle s’apprêtait à témoigner contre sa famille qui avait accusé son mari de l’avoir « kidnappée ». Farzana Parveen avait, en réalité, choisi d’épouser Iqbal, un mariage d’amour célébré contre la volonté de ses proches. « Nous sommes la cible de menaces depuis que nous sommes mariés » a déclaré l’homme de 45 ans, qui a d’ailleurs assuré avoir déjà échappé, avec son épouse, à une première attaque le 12 mai dernier.
Même si des lois existent depuis le début des années 2000 pour empêcher les mariages forcés, les traditions perdurent dans cette région du Pakistan. La police refuse d’ailleurs généralement d’intervenir dans ces affaires, laissant les familles se débrouiller entre elles.
L’affaire suscite l’indignation dans le pays, ainsi que dans toute la communauté internationale. « Ce crime est totalement inacceptable et les lois en vigueur doivent être mises en œuvre rapidement dans cette affaire. » a déclaré le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif. La Commission des Droits de l’Homme dénonce quant-à-elle « l’impunité » dont bénéficient les responsables de ces actes. En 2013, environ 1000 femmes ou adolescentes ont été tuées, victimes de « crimes d’honneur ».
« Il n’y a absolument rien d’honorable dans les crimes d’honneur et j’en appelle au gouvernement pakistanais de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éradiquer cette pratique barbare » a déclaré William Hague, en réaction à la lapidation de la jeune pakistanaise, avant d’ajouter : « Je suis choqué et révulsé par la mort de Farzana Parveen, à la fois par les circonstances horribles de sa mort et par la cruauté et l’injustice sans nom du meurtre d’une femme qui avait exercé son droit le plus élémentaire, celui de choisir qui elle aimait et épousait. » La Commissaire des Nations unies sur les droits de l’Homme, Navi Pillay, s’est, elle aussi, montrée scandalisée : « il n’y a pas la moindre trace d’honneur à tuer une femme… », a-t-elle assuré, une phrase qui a été reprise par les militants.