Un rapport de l’UNICEF publié ce jeudi classe la France 35ème sur 37 pays de l’OCDE en matière d’égalité scolaire des enfants.
Le pays des droits de l’homme est à la traîne quand il s’agit de faire réussir à l’école ses enfants les plus défavorisés. C’est ce qui ressort d’une étude publiée ce jeudi par l’UNICEF portant sur les écarts de performance en lecture, mathématiques et sciences en fonction du niveau social.
L’UNICEF classe ainsi la France 35ème sur 37 pays de l’OCDE en matière d’égalité des enfants à l’école. La France se situe tout juste devant la Belgique (36ème) en tant que pays à haut revenu présentant un écart important entre les enfants situés à la médiane et les 10% les plus pauvres du groupe d’enfants de 15 ans qui passent les examens PISA (Programme international sur le suivi des acquis des élèves de l’OCDE). « Ce retard scolaire très préoccupant n’a pas diminué depuis 2006 », déplore l’Unicef.
Un déploiement inégal
Pourtant, la France est bien placée en matière d’écarts de revenus entre les enfants les plus pauvres et les enfants « moyens ». Peu (9%) vivent dans des foyers sous le seuil de pauvreté (touchant moins de 50% du revenu médian français). L’impact des politiques des transferts sociaux expliquent en partie ce résultat honorable, remarquent les rapporteurs.
« Le problème ne se situe pas à un niveau seulement économique : il s’agit plutôt d’un déploiement inégal des services et des ressources au détriment des enfants les plus vulnérables, ayant pour conséquence une accumulation des difficultés pour ces derniers« , selon Sébastien Lyon, directeur général de l’UNICEF France.
Or, explique-t-il aussi à La Croix, « l’éducation est une clef. Un enfant qui réussit à l’école va déclarer beaucoup plus facilement être satisfait de sa vie ». Sur ce critère de satisfaction dans la vie, France est 28ème sur 35. L’écart entre les enfants qui se disent les moins satisfaits de leur vie et la médiane est important, et il s’est creusé depuis 2002.
Najat Vallaud-belkacem réagit à ces données
La ministre de l’éducation nationale française Najat Vallaud-Belkacem a réagit à ces données. « Ce qui dit l’Unicef est juste, mais c’est une situation qui date de 2012, a-t-elle réagi dans l’AFP. C’est précisément contre cette situation de pauvreté et de déterminisme social à l’école que nous combattons depuis 2012, avec toutes les réformes entreprises. »
« Les chiffres prochains [seront] meilleurs », assure-t-elle aussi. Dans l’ensemble, les auteurs de l’étude dressent un tableau décevant puisque dans de nombreux pays et dans tous les domaines, « le fossé s’est davantage creusé entre les enfants les plus défavorisés et leurs pairs depuis les années 2000 ».
*Image en une : anguillesousroche.com