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Entre drogue et débauche, bon anniversaire Charles Baudelaire !

Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s’enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! » Le 9 avril 1821 naît Charles Baudelaire, rue Hautefeuille, Paris VIe. Connu pour son spleen, sa mélancolie, retour sur les frasques d’un poète maudit.

Jeune, Charles a un fort potentiel, c’est un dandy qui aime la provocation. Il s’oppose à la bourgeoisie et est renié par son beau-père, le général Jacques Aupick. Ce dernier dénigre la poésie et prend du temps à la mère que Baudelaire aime tant. Viré du lycée Louis-le-Grand, il obtient son bac de justesse à Saint-Louis, avant d’être envoyé à Calcutta, sa vie de rôdeur parisien étant jugée néfaste par son beau-père.

Endetté

À 21 ans, il touche l’héritage de son père et c’est une libération. Il le dilapide rapidement (2 ans), à tel point que sa famille le place sous conseil judiciaire. Pour vivre il devient journaliste et critique d’art. Il admire les œuvres d’Eugène Delacroix et d’Edgar Poe, dont il devient son traducteur officiel après avoir traduit « Liberté« . Il séjourne en Belgique de 1864 à 1866 pour fuir ses dettes. Atteint de syphilis, d’hémiplégie et d’aphasie, sa mère le ramène à Paris où il meurt en 1867.

À 22 ans, il découvre le cannabis dans le grenier de son ami Louis Ménard. Cela d’une manière originale, dans une confiture au haschisch. Une première expérience nulle qui ne donne à l’auteur qu’une colique, et un autoportrait. Mais il s’habitue à la pratique comme le dit Claude Pichois dans les notes des « Œuvres complètes » : « Le haschisch fut pour lui une curiosité exotique, l’opium, une habitude tyrannique« .

En ressort un texte en 1860, du vin et du haschisch, dans les paradis artificiels. « Jamais un homme qui peut, avec une cuillerée de confitures, se procurer instantanément tous les biens du ciel et de la terre, n’en acquerra la millième partie par le travail. Il faut avant tout vivre et travailler« . « Le haschisch est un isolant, inutile et dangereux, il est fait pour les misérables oisifs ».

Poète maudit

On trouve dans la préface des Fleurs du mal : « S’il y a quelque gloire à n’être pas compris, ou à ne l’être que très peu, je peux dire sans vanterie que, par ce petit livre, je l’ai acquise et méritée d’un seul coup« . L’auteur a vu juste, d’ailleurs la presse réagit mal. Dans Le Figaro, Gustave Bourdin questionne même« l’état mental de M. Baudelaire« . Deux mois après la publication en juin 1857, l’auteur est condamné à 3000 francs d’amende et à retirer 6 poèmes du livre. Il reçoit le soutien de grands noms du milieu. Victor Hugo « Vos Fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles ». Le « Dante d’une époque déchue » pour  Jules Barbey d’Aurevilly.

Le spleen, les femmes

Une idée de luxe, de grâce et de mépris que l’on retrouve dans l’Albatros en 1961. L’idée que l’oiseau est gracieux en vol mais incompris et moqué en société. Vous le savez, vous qui avez passé le bac. Plus que le mal-être du siècle, le spleen est le symbole d’un ennui profond.

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Via sa volupté traîtresse, la femme trouve sa place dans le spleen baudelairien. « L’amour est une rose, chaque pétale une illusion, chaque épine la réalité« .  Il est également un auteur érotique, dans « Parfums exotiques » il rend hommage à Jeanne Duval, son grand amour. Les senteurs transportent le poète vers un imaginaire idéalisé. Spleen et idéal étant le cycle le plus important des Fleurs du mal.

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,
Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;

 

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