Dans les Ehpad, comment sont réellement traités nos grands-parents ? Ce soir, Envoyé Spécial diffuse une enquête sur les traitements affligeants dont peuvent être victimes les résidents de certaines maisons de retraite…
Une longue enquête, réalisée par Julie Pichot et Vincent Liger (de la société de production CAT & Cie), concerne trois Établissements d’Hébergements pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD ) privés à but lucratif. Ces établissements sont gérés par de grands groupes : Orpea, Korian, Les Opalines… « Maisons de retraite : Derrière la façade » dresse un constat accablant sur ces maisons de retraite, souvent très onéreuses, et montre ce qu’il se passe réellement dans certains Ehpad.
Des conditions inhumaines
Ils sont nombreux, parents et personnels médicaux, à avoir témoigné malgré les risques. Les familles craignent des conditions encore plus difficile pour les patients suite à la diffusion de l’enquête. Les employés, eux, risquent de perdre leur emploi. « Les cris d’une malade gisant à terre sans que personne ne lui vienne en aide, des conditions de travail très difficiles, des familles qui affirment ne pas avoir été prévenues du décès de leur proche…« , rapporte France Télévision.
Le manque de personnel est frappant: « La nuit, nous sommes deux pour 94 résidents », déclarent des aides-soignantes qui ajoutent « On fait des toilettes en 10 mn qui en exigeraient 25… ».
Dominique, dont la mère était pensionnaire quelques mois avant son décès, a décidé de témoigner: « Quand on laisse une personne dans des draps souillés, quand on laisse des couches souillées dans la salle de bain, quand on laisse une nappe où maman a rendu son repas roulée en boule sous la table où elle mangeait… moi, j’appelle ça de la maltraitance, parce que la dignité de la personne est atteinte. »
Des profits immenses
Ces établissements vendent du rêve sur le papier mais la réalité est toute autre. Sont pointés du doigt les bénéfices faits sur les repas: « Pas deux yaourts par jour par résident, juste un. Pas de viande ou de poisson frais, mais des bas morceaux de viande et beaucoup de surgelés pour tenir des tarifs journaliers hallucinants (le coût repas journalier, ou CRJ, avoisine 4,22 euros sur les 100 euros versés par jour)« , relate Télérama. « Par manque de personnel médical (médecins traitants, médecins coordinateurs, infirmiers…), les urgences médicales sont sollicitées, souvent avec retard, ce qui entraîne une aggravation des pathologies. », et parfois des décès. Le prix des Ehpad est coûteux et peut s’élever jusqu’à plus de 8000€. Une enquête alarmante qui vise à faire réagir.
Rendez-vous ce soir, sur France 2, à 21h00.
D’ici là, voici des témoignages du personnel médical pour France Télévision :