Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l’Education Nationale
Epreuve de Maths maintenue : Quelle est la proba d’avoir été juste ?
Monsieur le Ministre,
C’est la question que se pose de plus en plus de terminales S aujourd’hui. Moi même ce matin lorsqu’en écoutant la radio j’ai entendu la solution proposée par le ministère je me suis dis , c’est un moindre mal : Le ministère tente de préserver l’intérêt de tous les élèves, la triche est certes inacceptable mais du point de vue logistique et déontologique, était-ce raisonnable de refaire passer l’épreuve à tous les terminales S ?
Oui, diront de nombreux S qui m’ont expressément demandé d’être leur porte-parole, ici. En effet si « la neutralisation » d’un exercice semble être la solution la plus adéquate, peut-on considérer qu’un exercice peut-il être ainsi dissocier du reste de l’examen, et par extension l’examen de l’exercice ?
Par exemple que dire à un élève de bonne foi (ce qui constitue l’immense majorité des élèves), qui s’est consciencieusement appliqué sur cet exercice en espérant avoir le maximum de points et donc compenser une faiblesse ailleurs ? Que son effort a été vain, tant pis pour toi mon grand ?
Ce qu’essayent d’expliquer certains élèves, c’est que la « neutralisation » d’un exercice de cet acabit remet en cause le déroulement même de l’épreuve, et plus encore une certaine justice et égalité entre les élèves.
Un cas de conscience aussi important que pose le problème de la triche pourrait faire partie du prochain sujet de bac de philosophie car la problématique est intéressante.
Personnellement, en faisant valoir mes convictions personnelles, je ne peux penser que cette décision était la plus juste, ni accepter le fait que la triche de quelques uns pénalise l’ensemble des élèves.
Alors monsieur le ministre, malgré votre souci sincère de bien faire, quelles étaient les différentes options qui s’offraient à vous, et quelle était la probabilité d’avoir été juste ?
Il y avait à priori une chance sur deux que l’épreuve soit annulée, l’événement contraire étant donc qu’elle soit maintenue. Vous avez choisi l’union des deux événements en choisissant la demi-mesure.
Personnellement par respect pour l’immense majorité des lycéens qui n’ont pas bénéficié de cette triche, si l’annulation était impossible j’aurais privilégier une troisième voie : Maintenir l’épreuve telle qu’elle est. Si on considère en effet que la triche a été circonscrite à une infime partie des élèves, j’aurais fait le choix de considérer qu’un acte de triche malheureusement devrait mieux profiter à une centaine d’élèves que pénaliser une centaine de milliers. Au niveau moral, il est triste de se dire qu’un acte de triche cette fois ci a été profitable, mais qu’est-ce que le profit égoiste d’une centaine contre la crainte, la souffrance de milliers ?
J’ajouterais que ci cette solution est à mon avis la meilleure, elle doit être exceptionnelle, et qu’il est nécessaire de réfléchir rapidement à une nouvelle organisation des épreuves du bac.
En espérant que vous serez sensible à la détresse de nombreux élèves de S,
Je vous prie de bienvouloir agréer, Monsieurle Ministre,l’expression de ma très haute considération.
Jean Galve