Après la rénovation du bureau à 100 000 euros, l’embauche d’un conseiller en communication à 90 000 euros l’année à Radio France, c’est une affaire de favoritisme qui touche Mathieu Gallet, actuel PDG de la maison ronde.
Une suite de rebondissements à l’INA
Lorsqu’il était à la président de l’Institut national de l’audiovisuel, M. Gallet aurait conclu des contrats de conseils et de communication sans appels d’offres entre 2010 et 2014. Ce sont des contrats écrits qui sont, d’après le parquet de Créteil, sont « susceptibles d’être irréguliers au regard des règles encadrant l’attribution de marchés publics ». Cette enquête est l’initiative de Fleur Pellerin, ministre de la Culture, qui avait transmis les éléments de l’affaire au parquet. Elle est distincte de l’enquête ouverte mardi portant sur le détournement de fonds publics autour des frais de taxi de l’ex-présidente de l’INA, Agnès Saal. En quelques temps, l’INA est devenue la terre de multiples secousses et ses dirigeants, les meilleurs amis de la justice.
Mathieu Gallet dans le collimateur de la justice
Mathieu Gallet n’aura pas fini de s’ennuyer. Après avoir été miraculeusement dédouané par l’Inspection générale des finances pour ses dépenses exorbitantes à la tête de Radio France, le président de la maison ronde doit affronter une nouvelle bataille judiciaire. Il avait en effet été blanchi pour ses travaux, mais n’avait pas été soulagé pour autant. Déstabilisé et fragilisé par la grève de 28 jours à Radio France, il avait notamment été la cible d’une motion de défiance votée par les salariés de la maison de la radio. Pas de quoi le conforter dans son fauteuil de président. D’autant plus que ces révélations du Canard Enchaîné avaient fait planer le doute sur d’autres dépenses qu’il aurait pu faire lorsqu’il tenait les rênes de l’INA. Aujourd’hui, les doutes prennent la forme d’accusations juridiques. Parviendra t-il, une nouvelle fois, à passer à travers les mailles du filet ?
Clarisse Duppré