Un étudiant américain a abattu un professeur mercredi sur le campus de l’université UCLA en Californie avant de se suicider. Alors que 30 000 personnes meurent par balles chaque année, ce fait divers relance –il vraiment le débat sur le port d’armes aux Etats-Unis?
Aux alentours de 10 heures mercredi (heures locales), Mainak Sarkar, un étudiant de l’université californienne UCLA, a abattu William Scott Klug, un enseignant en ingénierie mécanique et aérospatiale sur le campus de l’université. Les autorités ont reçu des appels des étudiants signalant des coups de feu et se sont immédiatement rendues sur place. Les élèves et les enseignants se sont barricadés dans les salles de classe pendant près de deux heures, avant que la police juge le danger écarté. Le campus, l’un des plus réputés des Etats-Unis notamment pour ses programmes de sport, accueille plus de 43 000 étudiants. Un vent de panique a soufflé sur l’université californienne, mais la situation est loin d’être nouvelle. Pourquoi alors le gouvernement ne tente-t-il rien ? La preuve par trois.
William Klug….father of two…husband…professor…an empathetic, brilliant teacher…..#WeSpeakYourName #UCLA pic.twitter.com/nPmqJJguuC
— Gavin Newsom (@GavinNewsom) 2 juin 2016
[William Klug… père de deux enfants… mari… professeur… un enseignant empathique et brillant]
La NRA ou la puissance du lobby
La National Rifle Association est l’un des lobbies américains les plus influents du monde. Créé en 1871, la NRA protège farouchement le droit de porter des armes. L’association organise des conventions qui réunissent tous les clichés de l’Amérique profonde, la parfaite caricature du Midwest. Depuis sa création, la NRA n’a cessé de se politiser: elle a choisi de soutenir le milliardaire Donald Trump, le candidat officiel des républicains depuis qu’il a obtenu assez de délégués lors des primaires. Riche à millions, l’association est capable de faire et de défaire des carrières politiques à tour de bras. Pas étonnant que les hommes politiques ne veuillent pas s’attaquer à l’association.
Le Congrès
Depuis que le Congrès américain est passé du côté républicain, le président américain Barack Obama a de plus en plus de mal à légiférer. Après la tuerie de Sandy Hook, un plan d’action a été proposé mais immédiatement bloqué par le Congrès. Les tueries se sont enchaînées et le président a finalement choisi de contourner le Congrès par décret. Les républicains se sont indignés, pointant du doigt un usage abusif des décrets présidentiels.
Le second amendement
C’est l’un des articles les plus importants de la constitution américaine. Le droit de porter une arme est ancré dans l’ADN américain et retirer ce droit aux citoyens serait vécu comme une violation de leurs libertés. L’un des arguments des pro-armes est justement de dire que chacun a le droit de se protéger d’un ennemi extérieur.
Selon les données WISQARS du Centre américain pour la prévention et le contrôle des blessures cité par le Monde, plus de 30 000 personnes meurent chaque année aux Etats-Unis sous les balles.