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États-Unis : Donald Trump se met les médias à dos

Il est de notoriété publique que les relations entre Donald Trump et les journalistes chargés de le suivre durant la campagne n’étaient pas bonnes. À chaque meeting ou presque, celui qui était alors candidat faisait huer la presse et allait jusqu’à moquer le handicap de l’un d’eux. Les journalistes espéraient que les relations s’apaiseraient une fois qu’il serait élu mais pour le moment ce n’est pas le cas.

Hier vers 18h à New York, Hope Hicks, la responsable de la communication de Donald Trump durant la transition, annonçait que la journée était finie. Seulement, un peu plus tard au cours de la soirée, quelle ne fut pas la surprise des journalistes de découvrir le Président élu en train de dîner en dehors de la Trump Tower. Branle bas de combat dans les rédactions pour tenter de savoir ce qu’il se passait dans ce restaurant et en prime Donald Trump honni par les journalistes avant même son arrivée à la Maison Blanche.

Donald Trump, le jeu du chat et de la souris

Il est d’usage qu’au moins 4 ou 5 journalistes suivent le président lorsqu’il est dans un déplacement privé, pour être à tout moment capable de rapporter ce qu’il fait. Cela peut paraître anecdotique mais c’est pris très au sérieux outre-Atlantique et l’épisode d’hier soir passe mal. Comme l’explique Brian Stelter, journaliste à  CNN, il n’est pas question de le suivre pour savoir si le président «a commandé une salade caesar ou un burger » puisque les journalistes restent en général dans le véhicule mais bien parce que « sa fonction ne s’arrête pas lorsqu’il est au restaurant ».

[avoir un pool presse qui obtient des informations à propos d’un Président élu et de ses mouvements n’est pas une question partisane. Transparence… ]

C’est la deuxième fois en une semaine que le Président élu n’est pas accompagné de membres de la presse (appelé pool) et cela commence à agacer. Les rédactions n’ont pas hésité à faire part de leurs inquiétudes de voir le Président élu se déplacer sans journalistes à ses côtés et dénoncer le caractère prémédité de cette absence. Pour certains observateurs, ces deux épisodes viennent encore appuyer un peu plus le décalage entre la personnalité de Donald Trump et sa future fonction.

Ce pool est supposé suivre le président où qu’il aille mais hier le Président élu a volontairement choisi de ne pas prévenir la presse. Cette décision a suscité la colère des journalistes qui n’ont pas hésité à dénoncer cette manœuvre et à juste titre : désormais, Donald Trump a quasiment le même statut que Barack Obama. Cela suppose donc que sa couverture médiatique doit être identique pour permettre au peuple américain de savoir à tout moment où se trouvent les personnes qui les dirigent pour des raisons de sécurité notamment. C’est par l’intermédiaire de ce pool que le président Bush a pu prendre la parole aussi rapidement le 11 septembre 2001 et les journalistes sont très attachés à cette fonction.

Lire aussi : les points marquants du programme du nouveau Président

De la difficulté de suivre un président

Depuis le milieu du XX ème siècle, la presse occupe une place très importante dans le paysage politique américain. Certes, elle rapporte ce qu’il se passe tous les jours mais contrairement à la France, les journalistes n’hésitent pas à se présenter comme le quatrième pouvoir. Cette appellation revêt tout son sens lorsque des grandes affaires politiques comme le Watergate ou les tromperies de Bill Clinton sont révélées.

Le pool presse de la Maison Blanche, ici dans le bureau ovale. CP: Pete Souza

Le pool presse de la Maison Blanche, ici dans le bureau ovale. CP: Pete Souza

Aujourd’hui, les journalistes couvrant la Maison Blanche sont regroupés au sein de la White House Correspondent Association (Association des Correspondants à la Maison Blanche) qui fait et défait la couverture d’une présidence. Les journalistes qui la composent bénéficient de bureaux à quelques mètres du bureau ovale et suivent 24h sur 24 la vie du président que ce soit dans sa vie publique ou lors de ses déplacements privés. Dans le cadre des déplacements présidentiels, que ce soit à l’autre bout du monde ou à 5 minutes à pied de la Maison Blanche, le convoi se compose d’une trentaine de véhicules dont 2 mini cars qui transportent la presse.

Donald Trump a jusqu’au 20 janvier pour s’habituer à être suivi en permanence avec une presse qui ne lui laissera aucune chance d’être seul. À partir de cette date, il aura avec lui où qu’il soit près de trente journalistes pour le suivre et rapporter ses moindres faits et gestes au peuple américain et au monde.

Écouter aussi : les Snipers de l’info décryptent l’élection de Donald Trump

CP photo de Une: AP

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