À l’occasion de la semaine de la langue française, qui a lieu du 14 au 22 mars, la secrétaire d’État en charge de la Francophonie, Annick Girardin, publiera mercredi une lettre ouverte très originale, au sujet de l’utilisation de l’anglais dans le monde du travail. De nombreux anglicismes viennent se poser à contre-courant des usages de ce type de lettre.
« Un peu cash », « drafter des to-do list », « un vrai feeling ». Voilà des termes que tout cadre d’affaires a forcément entendu dans son bureau, ou du moins dans le cadre de son travail. Des expressions qui font mal à l’usage de la langue française, qui semble de plus en plus déserter le monde du business, peut-être par ouverture sur le monde, et donc sur la langue anglaise. C’est dans ce contexte désormais monnaie courante, qu’Annick Girardin a visé en plein dans le mille avec une lettre ouverte adressée au « monde du travail », cible on ne peut plus vaste et énigmatique au possible.
L’ancienne députée de Saint-Pierre-et-Miquelon, Malouine de naissance, a en effet lancé un énorme pavé dans la mare, en publiant une lettre ouverte (censée sortir mercredi) déplorant de façon très provocatrice le recul de la langue française dans le monde du travail, particulièrement en l’usage d’expressions anglophones de plus en plus nombreuses. « Quitte à ne pas être trop trendy, je déplore que notre langue française perde autant de terrain dans le business« , déplore avec humour l’adhérente du Parti radical de gauche (PRG). Avant de remettre la langue française à sa place à l’échelle mondiale ; « la 5ème langue la plus parlée au monde ! (NDLR : rappelons toutefois que « 5ème » est incorrect, préférer « 5e ») La troisième langue des affaires à l’échelon international ! »
LES CODES MINISTÉRIELS BOUSCULÉS
Cette lettre pour le moins unique révèle la disparition progressive du français dans le monde des affaires, qu’Annick Girardin soulève avec légèreté et maîtrise. « J’ai un vrai feeling: cette langue française est une chance, un atout qui mérite d’être exploité » : une vraie déclaration d’amour à la langue française, dont les conséquences sont plutôt à espérer au long terme. Ce qu’on peut remarquer à court terme, c’est que cette lettre vient totalement bousculer les codes de ce type de lettre officielle, dans un style d’écriture à des années-lumières du langage soutenu et retenu qu’on y voir habituellement.
