En pleine période d’attentat en France et en Europe, les médias réfléchissent à améliorer leur traitement journalistique des attentats. Europe 1 a décidé de ne plus donner les noms des terroristes à l’antenne. Le journal Le Monde ne souhaite plus diffuser leurs visages.
Samuel Etienne a annoncé lors de sa revue de presse dans sa matinale, qu’Europe 1 refuserait à l’avenir de citer le nom des terroristes. La station souhaite laisser dans l’anonymat les responsables d’attentats pour ne pas leur donner la gloire et l’exposition médiatique qu’ils attendent.
Le directeur du journal Le Monde, Jérôme Fénoglio s’est exprimé dans un long éditorial au sein des pages de son titre de presse pour expliquer entre autres l’évolution des pratiques des journalistes de son quotidien : « les sites et journaux qui produisent ces informations ne peuvent pas non plus s’exonérer d’un certain nombre d’introspections. » « Nous avons notamment décidé de ne plus publier d’images extraites des documents de propagande ou de revendication de l’EI. A la suite de l’attentat de Nice, nous ne publierons plus de photographies des auteurs de tueries, pour éviter d’éventuels effets de glorification posthume. » BFM TV a pris la même décision. Les visages des terroristes n’apparaîtront plus sur la première chaîne d’info de France.
Information ou glorification des terroristes ?
Le débat fait rage depuis de nombreux mois sur la part de responsabilité des médias dans la glorification des terroristes. Il est difficile de mettre une limite entre ce qui serait classé comme du sensationnalisme ou du voyeurisme et ce qui correspond à de l’information. Par exemple, les images d’un attentat regroupent trois éléments : des informations sur le déroulé de l’attaque, la violence intrinsèque de l’attaque et la mise en lumière des actes d’un ou plusieurs assaillants. Selon l’élément qui l’emporte, un média peut ou non choisir de diffuser les images. De même, le visage et le nom d’un terroriste permet d’enquêter sur la personnalité du terroriste pour savoir comment il en est arrivé là et comment lutter contre mais pose également question sur la vitrine que les médias lui donnent. Les médias en donnant une tribune aux terroristes en dévoilant leur identité peuvent être accusé de participer malgré eux à la propagande des organisations terroristes.
crédit photo à la une : europe1.fr