Les États-Unis, c’est la première puissance au monde. Normal donc qu’ils possèdent des expatriés partout, surtout sur la Côte d’Azur. À moins d’un an des élections présidentielles, la communauté américaine expatriée à Nice a sa petite idée.
Hillary Clinton vs Donald Trump. Voilà comment se profile le futur duel des élections présidentielles américaines, en novembre prochain. C’est dans une petite année, mais déjà ça fait l’actualité. Une élection très médiatisée, jusqu’à Nice, où vit Jacquie Berben. C’est la présidente de France États-Unis Nice, une association d’apprentissage du français pour des États-Uniens vivant dans la région. « L’association existe depuis 1945, puis a été dissoute pour des problèmes d’argent. Depuis sa réouverture, j’en suis la présidente » déclare-t-elle en mélangeant son grand-crème.
Vivant en France depuis 40 ans, Jacquie a un regard bien arrêté sur les élections américaines, même à des milliers de kilomètres de là où elles font le plus actualité. Elle ne s’en sent pas pour autant marginalisée : « je lis beaucoup les journaux américains comme le New York Times ou le Time Magazine, ça me permet de me tenir au courant comme si j’étais aux USA ». Comme ça, la comparaison entre politiques américains et français est plus aisée. Et justement, « je trouve que Donald Trump pourrait être membre du Front national en France. Sa haine des musulmans, des femmes… Là-bas, on l’appelle ‘The Donald’ tellement il est unique ! » s’exclame l’Américaine. Christian Estrosi, quant à lui, serait un « républicain progressif, mais il y en a très peu aux USA ».
UN SEUL REPRÉSENTANT DES EXPATRIÉS AU CONGRÈS
Les élections en France et aux États-Unis, suivant le type d’élection, possèdent des modes de scrutin très différents, on le sait. Jacquie n’est pas perdue pour autant, et a eu tout le loisir, depuis 40 ans qu’elle vit en France, de comparer et choisir le meilleur mode de scrutin selon elle. « Récemment, il y a eu les élections régionales en France, avec une proportionnalité des voix. Ça me fait penser au système des grands électeurs aux USA, où dès qu’on atteint la majorité de votes des grands électeurs dans un État, tous les votes sont les mêmes » analyse Jacquie Berben : « de ce fait, la proportionnelle me semble le meilleur système, ça permet à tous d’être représentés ».
Là où elle n’est pas satisfaite du tout, c’est justement au niveau de sa place. Même si elle a acquis la nationalité française, Jacquie continue de voter aux États-Unis. Or, « ce sera la première fois en 2016 que nous, les expatriés, pourront avoir un représentant au Congrès. Quand on voit qu’ils sont des milliers au Congrès, et que nous sommes le premier pays en nombre d’expatriés, je trouve ça très faible » déplore-t-elle en finissant son grand-crème. Très nombreux sur la Côte d’Azur, les Américains semblent encore laissés pour compte par leur pays, malgré leur nombre imposant : ils seraient 38 millions à vivre ailleurs dans le monde.