À la uneActualitéCulturePop & Geek

Fairy Tale Battle Royale : Alice, survival et isekai

Fairy Tale Battle Royale d'Ina Soraho

Dans un paysage propice à l’isekai, pourquoi ne pas revenir aux bon vieux survival game ? Fairy Tale Battle Royale choisit les deux ! Cette stratégie s’avérera-t-elle payante ?

Vous n’avez pas entendu parler de Fairy Tale Battle Royale ? C’est dommage car ce titre Doki-Doki, sorti durant la frénésie de Japan Expo mérite bien qu’on s’y penche. Nous suivons Aoba, une jeune lycéenne servant de souffre-douleur à ses camarades. Jusque là rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est qu’Aoba va tomber sur un mystérieux contrat lui proposant d’exaucer un vœu, n’importe lequel. En échange la feuille indique seulement « Contrepartie : Alice au pays des merveilles, Personnage : Alice ».

Le fameux contrat de Fairy Tale Battle Royale

Pensant d’abord à une énième gausserie de ses camarades, elle demandera à pouvoir être amie avec les membres de sa classe avant de jeter le papier à la poubelle.

Quelle n’est pas sa surprise quand au lendemain, les harceleurs se confondent en excuses et en repentis sincères ! Le vœu est exaucé et Aoba va désormais devoir tenir sa part du marché. En rentrant chez elle le contrat précédemment mis à la corbeille trône fièrement sur son bureau. Stupéfaite, Aoba finit propulsée sans crier gare dans une vision cauchemardesque du conte de Lewis Carroll où les personnages sont des morts-vivants qui la poursuivent en poussant d’horribles râles.

Du kawaii dans mon survival !?

Lancé sur la plateforme Pixiv (site communautaire de partage d’images) Fairy Tale Battle Royale a bien quelque chose de plus que les autres mangas apparentés au « survival game » : son dessin. Le style de Soraho Ina, léger, rappele le trait de certains shojo et détonne dans le genre. Car qu’on ne s’y trompe pas, Fairy Tale Battle Royale est bien un survival ! L’aspect est peu présent dans le tome 1, mais le tome 2 laisse entrevoir un futur inéluctablement fait de duels à mort pour la survie. La jeune Aoba va avoir fort à faire pour s’en sortir face à des adversaires bien mieux au courant qu’elle des règles qui régissent ce monde.

Si l’univers des contes est plutôt décharné, le trait de Soraho arrive à en sortir une forme de poésie macabre.  Fairy Tale Battle Royale est un hybride aux inspirations diverses qui malgré son univers un peu noir peut être mis en bien plus de mains que Sky-High Survival par exemple.

Fairy Tale Battle Royale et zombiePlus proche d’un School-Live, dans son utilisation du trait shojo, que d’un Magical Girl Raising Project inutilement shock factor et crade, Fairy Tale Battle Royale emprunte un sentier étroit. Soraho Ina arrive à bien saisir l’équilibre entre le dérangeant et la brutalité et parvient à toucher aux peurs enfantine sans jamais tomber dans le gore. C’est très efficace, bien plus que la violence gratuite, éculée et inintéressante maintenant que tout le monde l’utilise à outrance. C’est subtilement inquiétant sans jamais tomber dans la débauche et c’est une grande qualité pour un titre survival game.

Chaque conte représenté dans sa version cauchemardesque baigne dans une ambiance de fumée noire pesante, créant un sentiment de malaise constant contrebalancé par les moments passés dans la réalité. Car oui l’autre aspect de Fairy Tale Battle Royale est d’être un isekai. Pour rappel, l’isekai désigne cette mode florissante qui consiste à envoyer des personnages dans des mondes parallèles, généralement par l’intermédiaire d’un acte magique ou d’un jeu vidéo. Le monde du manga et de l’animation est en ébullition autour de ce genre depuis quelques temps. Dans ce catalogue très codifié Fairy Tale Battle Royale se démarque par son univers de conte, bien loin des canons de l’heroic fantasy à la Dragon Quest.

L’idée de pouvoir revenir quand on le souhaite dans la réalité rappelle les mécaniques de sauvegarde des jeux vidéo mais la comparaison s’arrête là. Nous sommes loin du héros surpuissant embarqué dans un monde fantastique peuplé d’elfes et de gobelins.

Polymérisation des genres

Le survival et l’aspect isekai se marient bien. Le concept est simple au premier abord et pourtant beaucoup d’interrogations demeurent à la fin du tome 2. La série en étant à son troisième volume au Japon il faut espérer que le rythme du manga accélère un peu pour enfin rentrer dans le vif du sujet.

Le titre fait néanmoins avancer l’histoire à un rythme décent. Chaque moment de suspens permet de dévoiler une nouvelle facette de l’univers. Les personnages s’interrogent, enquêtent et cherchent des solutions et explications à ce qui leur arrive. Tout l’inverse d’un titre comme Mirai Nikki où le héros prenait les choses comme elles venaient sans questionner le déroulé de ses péripéties.

S’il y a un petit défaut à soulever dans Fairy Tale Battle Royale, c’est bien son manque d’action. En 2 tomes il n’y a guère eu de combats : seulement des prémices, des échauffourées mineures mais rien qui ne vienne titiller la soif d’adrénaline du lecteur. Ces deux volumes font d’ailleurs office de très grosses introductions à un univers qu’on devine plus vaste. On espère donc que les duels viendront ponctuer le récit dans le tome 3.

Teasing Fairy Tale Battle Royale Bagarre

La mangaka tease la grosse bagarre dans ses illustrations Pixiv

 

Porté par un dessin doux comme du coton, Fairy Tale Battle Royale est sans nul doute le survival game le plus étonnant de sa génération. La série mélange tout ce qui est à la mode, le survival et l’isekai, sans jamais tomber dans l’excès ni faire de la redite. Le titre a sa propre originalité, un dessin caractéristique et une ambiance dérangeante qui accroche le lecteur. Totalement hybride et adapté à presque tout le monde (cela reste un seinen), Fairy Tale Battle Royale est une vraie trouvaille rafraîchissante dans un paysage hélas trop balisé.

Related posts
À la uneSéries Tv

Est-ce que Le Daron aura une saison 2 sur TF1 ?

ActualitéSéries Tv

"Culte" : qui est Marie Colomb, l'interprète de Loana ?

À la uneBuzzPeople

Pourquoi Marion Séclin est prise dans un énorme bad buzz sur les réseaux ?

À la uneCultureMusique

Qui était Quincy Jones, le producteur de Michael Jackson ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux