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Xavier Lemaître (Un adultère / Crimes Parfaits) : « Un privilège de jouer avec Isabelle Carré »

Récompensé au Festival de Luchon pour son rôle dans Un adultère (Arte le 5 octobre), Xavier Lemaître sera aussi à l’affiche d’un épisode de Crimes Parfaits face à Thomas Jouannet. Il évoque pour nous ces deux rôles.

C’est quoi Un adultère ? Jeune graphiste étudiant à Paris, Alice a décidé de quitter son appartement : elle ne supporte plus le petit ami de sa colocataire et aspire à son indépendance. Elle rencontre Julien, agent immobilier. Les visites se succèdent, mais Alice n’est jamais convaincue, demande à voir d’autres choses… Au fil des rendez-vous, un lien se crée entre eux et Julien et Alice entament une relation passionnelle. Père de famille sans histoire, Julien cache sa liaison à Marie, sa femme restauratrice. Un jour, Alice pousse la porte du restaurant de cette dernière et s’y fait embaucher comme serveuse. Une relation amicale se noue entre les deux femmes

Pour « Un adultère » qui passe sur Arte, vous avez reçu un prix de meilleur acteur au Festival de Luchon. Qu’est ce que cela représente pour un acteur d’être récompensé dans un festival ouvert au public ?

Xavier Lemaître : C’est toujours un bonheur que de pouvoir aller à la rencontre du public et c’est particulièrement vrai à Luchon, y recevoir ce prix a été une grande joie ! Le jury présidé par Julie Depardieu me semblait si prestigieux et le travail des acteurs en compétition tellement remarquable que j’ai été d’abord été incrédule! Le public par ailleurs, vote pour le prix qui porte son nom : ça a été le cas à Los Angeles lorsqu' »Un Adultère » y a reçu l’enviable « Audience Award ».

Avoir le privilège de jouer avec Isabelle Carré est quelque chose que l’on doit savourer pleinement. Joue-t-on avec elle de la même manière qu’avec une autre actrice ? Qu’apporte-t-elle de plus qu’une autre ?

Xavier Lemaître : Jouer avec elle est un privilège parce qu’elle est aux actrices ce que le stradivarius serait aux violons. Beaucoup de comédiennes sont talentueuses et permettent ainsi à l’acteur qui a la chance de leur donner la réplique de hausser son niveau de jeu, mais Isabelle a une sobriété et une sincérité exceptionnelles : elle ne triche pas et en devient solaire.

Philippe Harel est un réalisateur qui a un univers à lui. Comment travaille-t-il avec les comédiens ? Ressentez-vous dans son travail de réalisateur qu’il est aussi acteur ?

Philippe laisse beaucoup de liberté sur le plateau et dirige par petites touches précises parce qu’une bonne partie du travail s’est déjà faîte au casting : pour lui ses interprètes doivent déjà posséder 50% de ce qu’il veut montrer du personnage. Il recherche la simplicité comme une forme de pureté: raconter une histoire en plaçant la caméra au bon endroit et à la bonne distance en évitant les effets ou fioritures qui ne servent à rien.  Au contraire d’autres réalisateurs, Philippe mets toujours la technique au service de ses acteurs pour les libérer en imposant le moins de contraintes possibles à leur jeu, c’est probablement en cela que l’on ressent qu’il est aussi comédien.

Vous êtes la victime de Thomas Jouannet dans Crimes Parfaits sur France 3. Votre personnage est bien chargé, un homme dont on doit « comprendre » pourquoi il se fait tuer. Ça représente quoi pour un comédien de jouer ce genre de rôle ?

C’est jouissif pour un acteur de pouvoir, comme ça, changer de peau, c’est même la raison principale pour laquelle mon métier comble tant un coeur que j’ai gardé très enfantin! Peindre l’humanité du salaud, mélanger dans un même creuset la séduction, le pouvoir et le vice, c’est une nouvelle opportunité d’élargir sa palette de jeu et de travailler d’autres registres. C’est une grande chance, c’est comme aller à une grande soirée déguisée avec un super costume!

Durant votre carrière, vous avez pu jouer aussi dans Mr Selfridge, une série anglaise. Vous avez senti une manière différente de travailler chez les anglais pour les acteurs ?

Les acteurs anglo-saxons sont complets : la remarquable qualité de leur formation leur permet de chanter et danser et d’être par là même très à l’aise avec le langage corporel. Ils savent remarquablement jouer dans les silences et travaillent également les accents nationaux ou régionaux pour enrichir leur palette de jeu. Je m’en suis rendu compte non seulement sur Mr Selfridge (ITV) mais également sur la série de Sky Atlantic Riviera. C’est une chance absolue pour moi que d’avoir pu travailler et jouer avec Jeremy Piven ou Julia Stiles. J’espère de tout coeur avoir d’autres opportunités prochainement.

Si vous avez la chance de faire aussi bien du théâtre que du cinéma, la télévision vous a offert de nombreux rôles. En quoi vous apporte-t-elle quelque chose de différent ? Y a -t-il un medium qui vous plait plus qu’un autre ?

La télévision ne diffère pas tellement du cinéma, il faut simplement pour l’acteur s’adapter à un rythme de travail plus rapide. Les budgets étant plus limités pour les fictions télévisuelles, les scénarii n’autorisent bien souvent pas le luxe de décors, des effets spéciaux et la post-production que permet le cinéma mais les scénarios ne sont pas souvent si éloignés les uns des autres. Le théâtre est à mon sens, l’art majeur, l’art premier auquel s’adonne tout comédien qui veut rencontrer physiquement son public. Il représente une course de fond là où le jeu devant la camera représente une série de 100m. J’aime profondément jouer quel que soit le médium, mais il vrai que l’alternance de l’un à l’autre représente le summum de ce à quoi je peux aspirer.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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