Des associations volent des chaises pour protester contre l’évasion fiscale et miser sur le climat.
Ce jeudi 1e octobre 2015 au matin, il aura fallu quelques minutes à une poignée d’activistes des organisations Bizi, Les Amis de la Terre et Attac pour s’introduire dans une agence BNP Paribas de Paris et faucher les chaises de la salle d’attente et des bureaux. Une action non violente mais radicale, également revendiquée par les J.E.D.I. For Climate et Action non-violente COP 21. Les douze chaises ont ensuite été alignées devant la banque, avec la banderole : « L’argent pour le climat est dans les paradis fiscaux ». Le même jour, à Uzège, dans le Gard, deux autres chaises ont aussi été réquisitionnées dans une autre agence de la même enseigne.
#FaucheursDeChaises
A deux mois du début de la COP 21, le 30 novembre 2015, plusieurs organisations et personnalités publiques appellent à « faucher » 196 chaises (une pour chaque pays signataire plus l’Union Européenne) pour dénoncer l’argent caché dans des paradis fiscaux et inutile à la lutte contre le réchauffement climatique. Ils font ainsi écho, à leur manière, à une alerte lancée par la Commission Européenne arguant que l’évasion fiscale serait responsable d’une perte allant « jusqu’à 1000 milliards d’euros ». Attac France indique ainsi sur son site :
« Pour répondre à la menace grave et imminente que représente l’évasion fiscale, nous appelons les citoyen.ne.s à réquisitionner 195 chaises d’ici la COP21, dans les agences des banques les plus implantées dans les paradis fiscaux. Toutes et tous #FaucheursDeChaises« .
Sur un autre site d’Attac, www.lesrequins.org, Attac s’en prenait déjà à la banque en ces termes : « BNP Paribas, la banque d’un monde qui triche ».
Il s’agit d’une récidive pour l’association basque Bizi, qui avait déjà dérobé les chaises d’une agence HSBC de Bayonne le 12 février 2015.
Jeu de chaises musicales
Que faire des fauteuils des banques ? Des membres de Bizi ont déjà été auditionnés par la police pour leur participation à l’enlèvement des chaises, suite à la plainte de HSBC. BNP Paribas, déjà visée par un premier fauchage de chaises le 7 mars dernier, n’en a à priori rien fait.
Des « receleurs » signataires de l’appel du 30 septembre, comme le philosophe Edgar Morin, l’essayiste Susan George, l’économiste Thomas Coutrot ou le sociologue Alain Caillé, se portent volontaires pour le recel du mobilier, l’idée étant de faire circuler les chaises d’un receleur à un autre.
Les associations sont en tout cas prêtes à certaines extrémités pour asseoir leur revendications en place publique.
Crédit image de couverture : Sasha Mitchell pour Politis.fr