Rien ne va plus pour Roger Federer. Méconnaissable ces derniers temps, le Suisse s’est incliné ce jeudi dès le premier tour du tournoi de Gstaad, face à Daniel Brands (6-3 6-4). Et ses douleurs récurrentes au dos n’expliquent pas tout.
Après l’échec de Wimbledon, et sa défaite au 2e tour face à Sergiy Stakhovsky, Roger Federer avait décidé d’ajouter deux tournois sur terre battue à son calendrier, ceux d’Hambourg et Gstaad. S’il a pu tester une nouvelle raquette censée lui accorder un peu plus de puissance que son outil habituel, le Suisse y voyait surtout une occasion de renouer avec le succès, lui qui n’a accroché qu’un titre cette saison, sur l’herbe de Halle. La semaine passée, à Hambourg, le plus grand joueur de tennis de l’histoire n’avait fait qu’entrevoir les portes de la finale, stoppé à l’échelon inférieur par Delbonis, modeste 114e mondial. Mais cette semaine, à Gstaad, chez lui en Suisse, le scénario fut encore plus amer. Opposé au premier tour à Daniel Brands, soit la même affiche que quelques jours plus tôt à Hambourg, Federer a cette fois échoué à passer l’obstacle allemand. Une défaite sèche, en à peine plus d’une heure, et difficile à encaisser. Dépité après le match, l’homme aux 17 levées du Grand Chelem a tout de même regretté de tenaces problèmes de dos. « J‘ai des problèmes sérieux au dos, je devais prendre des anti-inflammatoires la semaine dernière à Hambourg à cause de la douleur, a-t-il déclaré. Je savais en abordant ce match que cela allait être difficile, j’ai décidé de jouer ce match juste avant le début de l’échauffement, cela se jouait vraiment à peu de choses pour que je déclare forfait. C’était vraiment difficile de jouer et de bouger aujourd’hui. Je vais devoir me soigner et voir comment cela évolue. ». Mais même si cela fait plusieurs mois qu’il souffre de la sorte, le mal est peut-être plus profond.
En 2003, Federer décrochait à Wimbledon le premier titre du Grand Chelem de son immense carrière.
2013, la chute du maître ?
S’il a affirmé à plusieurs reprises vouloir poursuivre jusqu’aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, l’Helvète aura déjà 32 printemps le mois prochain. Et, avec le temps, sa marge d’erreur se réduit, autant que la concurrence se renforce. Federer ne semble plus avoir les armes pour lutter cinq sets face aux Nadal, Djokovic et autre Murray. Sa grâce n’a certes toujours pas d’égal, mais son physique ne lui permet plus les exploits qu’il accomplissait il y a encore quelques années. Le maître paye son inconstance, et son triomphe à Wimbledon l’an passé, accompagné d’une place de numéro 1 mondial récupérée, paraît déjà bien loin. Aujourd’hui, il n’occupe que le cinquième rang, un niveau auquel il n’était plus descendu depuis 2003, année de son premier sacre en Grand Chelem sur le gazon londonien. Et c’est sur ce même gazon qu’il y a quelques semaines, le trentenaire perdait avant les quarts de finale d’un tournoi majeur pour la première fois depuis Roland-Garros 2004, soit la fin d’une série de 36 apparitions consécutives à ce stade de la compétition. Les premières étapes de la chute d’un mythe ? C’est ce que beaucoup craignent. Et les trois récentes défaites face à des joueurs relativement peu connus ne sont pas pour les rassurer. Mais le Suisse sera bien à Montréal dans une dizaine de jours pour le début de la tournée américaine, avec en point de mire l’US Open, dont les premiers échanges seront donnés fin août. Et, lorsqu’il débarquera sur les courts de la dernière épreuve du Grand Chelem de la saison, ne vous y trompez pas, ses ambitions seront intactes. « Fed » est encore là. Admirons le jusqu’à la fin, qu’importe les résultats.
En 2012, le roi était couronné pour la septième fois au All England Club. Son 17e et dernier tournoi majeur jusqu’à présent.