Après une semaine de protestations étudiantes relayées via le hashtag #FeesMustFall, le président Zuma renonce à l’augmentation de frais de scolarité.
Les cours universitaires en Afrique du Sud, après une semaine de violentes protestations étudiantes qui ont bouleversé l’équilibre du pays, reprennent progressivement.
Plusieurs milliers d’étudiants mobilisés
Les contestations, nées à la mi-octobre à l’université de Witwaterstrand (Johannesbourg), ont rassemblé des milliers d’étudiants à travers le hashtag #FeesMustFall. A travers les cortèges, les manifestants se sont opposés à l’augmentation des frais de scolarité, une possibilité qui a été avancée par le gouvernement il y a quelques semaines. Cette proposition a tout de suite rencontré la forte opposition des étudiants. En effet, une augmentation des frais de scolarité rendrait l’instruction supérieure sud-africaine pratiquement inaccessible pour une importante partie de la population.
Les jeunes sud-africains se sentent véritablement concernés par le thème de l’accès égalitaire à l’éducation : les milliers d’étudiants qui ont participé aux contestations appartiennent en effet à des classes sociales et à des ethnies très diverses, ainsi qu’à différentes formations politiques.
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Pas de compromis politique
L’intervention officielle de Blade Nzimande, le ministre de l’Education supérieure, n’a pas été suffisante pour modérer les manifestants qui étaient rassemblés en dehors du Parlement. Les étudiants l’ont en effet accueilli en criant « Blade must fall ». La proposition des vices chanceliers d’un abaissement de l’augmentation de frais de scolarité a également été rejetée : les étudiants n’ont voulu accepter aucun compromis ni se soumettre à l’influence d’un parti politique.
Les manifestations ont finalement abouti au résultat souhaité par les jeunes participants. Le Président sud-africain Jacob Zuma, vivement critiqué lors des rassemblements, a finalement annoncé le 23 octobre qu’ « il n’y aura aucune augmentation des frais de scolarité universitaires pour ce qui concerne l’année 2016 ».
#education is not a privilege it’s a basic human right. It’s not a cost, it’s an investment in our country’s future. #FeesMustFall
— Jay Naidoo (@Jay_Naidoo) 11 Novembre 2015
Nouveaux défis à venir
Cependant, la bataille pour obtenir l’égalité d’accès à l’instruction n’est pas encore finie pour l’Afrique du Sud. Les contestations ne se sont pas complétement arrêtées et certaines universités restent fermées.
Dans un pays encore hanté par l’apartheid, les inégalités sociales sont flagrantes et le secteur de l’éducation est souvent l’un des plus frappés lorsque le gouvernement est amené à réduire les dépenses publiques.
De nombreuses vidéos parcourent le web depuis ces derniers jours, retrouvez-en une ci-dessous :
Crédit photo de une : traveller24.news24.com