Clermont a remporté dimanche son deuxième Bouclier de Brennus après sa victoire (22-16) face à Toulon. Un succès que les Jaunards doivent en grande partie à Morgan Parra, auteur d’un match héroïque.
Clermont a donc vaincu la fameuse malédiction. Celle qui devait à chaque fois les priver de titres. Les Auvergnats avaient ainsi perdu onze des douze finale de championnat disputées jusqu’ici. Seule la finale de 2010 en Top 14 face à Perpignan avait souri à l’ASM.
Il s’agit d’ailleurs du dernier trophée remporté par le club. Sept ans de désillusions, marqués par des défaites en finale de Coupe d’Europe (2013 et 2015 contre Toulon déjà et le 13 mai dernier face aux Saracens) et de Top 14 (2015 face au Stade Français).
Une longue attente à laquelle les hommes de Franck Azema ont mis fin dimanche, prenant leur revanche sur Toulon et le destin (succès 22-16). Une victoire qui a bien failli leur échapper une nouvelle fois. Après 20 premières minutes fracassantes, marquées par un essai de Raka (10e), les Clermontois ont semblé peu à peu perdre le fil de cette finale. En subissant les coups de boutoir des colosses varois, Ma’a Nonu en tête. En faisant preuve de nervosité à l’image du carton jaune de Fritz Lee (35e) ou de ce mauvais geste de Damien Chouly sur Juandre Kruger (44e).
La tension était palpable et le combat de plus en plus âpre. Mais Clermont a pu compter sur Morgan Parra. Le demi de mêlée aura été l’homme à tout faire côté clermontois. Offensivement, il a réalisé un 100 % au pied (cinq pénalités et une transformation). Et il a remarquablement animé le jeu de son équipe. En témoignent ses inspirations géniales comme cette passe au pied manquant de peu d’envoyer Strettle à l’essai juste après l’heure de jeu.
Mais l’international tricolore a aussi énormément défendu. Il a même été à la pointe du combat, tel un troisième ligne. Du haut de son mètre 80, il n’a pas eu froid aux yeux face aux mastodontes Nonu, Bastareaud, Vermeulen, Taofifenua et autre Van der Merwe. Comme un symbole, c’est lui qui obtient la dernière pénalité de son équipe après un énorme contest. Et il la réussit à 40 mètres à gauche des perches (74e). C’est surtout lui qui gratte l’ultime ballon du match, libérant tout un club.
Le Brennus avant un retour en Bleu ?
L’ancien Berjallien s’est battu comme un mort de faim sur chaque action. Sans doute ne voulait-il pas laisser échapper une nouvelle finale. Il a trop attendu ce nouveau titre, le second après 2010, lorsqu’il avait été sacré pour sa première saison en Auvergne. D’ailleurs, il ne s’est pas éternisé aux micros des journalistes après la rencontre : «Je suis fier de ce groupe, de ce club, de ce public. Les supporters ne nous ont jamais lâchés, on ne les a pas lâchés non plus. Aujourd’hui, on est enfin récompensés. Je n’ai qu’un Bouclier tous les sept ans, alors maintenant je vais aller le fêter», s’est-il empressé de répondre au micro de France Télévisions.
Maître à jouer de l’ASM aux côtés de Camille Lopez, Morgan Parra compte 66 sélections chez les Bleus mais n’a toujours pas été appelé en équipe de France sous l’ère Novès. À 28 ans, il ne semble pas faire partie des plans du sélectionneur alors que les jeunes talents foisonnent à son poste (Serin, Dupont). Sa prestation XXL dimanche en finale changera-t-elle la donne ?