Alors que Marine le Pen est en tête des sondages pour le premier tour de l’élection présidentielle à l’aube de l’année 2017, elle devrait être sur son petit nuage. Mais non. Elle doit faire attention où trainent ses pieds. Les embûches se dressent sur le long chemin de croix de la Présidentielle. Entre Emmanuel Macron qui s’envole dans les sondages, François Fillon volant des électeurs sur ses terres, ou encore des sources de financements douteuses, les ennuis commencent pour le FN !
Des financements… gênants
Ce n’est un secret pour personne : le FN peine à financer ses campagnes électorales. Aucune banque française ne souhaite prêter de l’argent à Marine Le Pen. De fait, elle doit (paradoxalement) se résoudre à emprunter de l’argent à l’étranger et contracter un prêt à hauteur de 6 millions d’euros auprès de son… Père. « Papa, au secours ! » diront les mauvaises langues. Pourtant en conflit ouvert avec son géniteur, c’est bien par l’intermédiaire de Cotelec, parti créé par Jean-Marie Le Pen suite au désaccord idéologique avec la ligne frontiste, que le prêt sera effectué. Bien que le divorce soit entièrement consommé. Mais bon, l’argent n’a pas d’odeur.
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Avant même de penser au financement de la campagne de 2017, il faut se souvenir de celui de 2012. Rattrapé par la justice, le FN devra se justifier en procès de son financement des dernières campagnes présidentielle et législative. Le parti est mis en examen pour complicité d’escroquerie et recel d’abus de biens sociaux. Il est soupçonné afin d’avoir mis en place un système frauduleux aux frais de l’Etat pour profiter du remboursement accordé aux partis qui réalisent plus de 5% à ces élections de 2012. Bombe judiciaire à retardement ?
Des candidats à la Présidentielle imprévus et imprévisibles…
La victoire de François Fillon a surpris son monde. Dont Marine Le Pen. Il est le candidat de la droite le plus à même de siphonner ses voix, tant son programme est conservateur d’un point de vue sociétal. Toute la pré-campagne du FN a ainsi été remise en cause. En effet, en cas de victoire de Nicolas Sarkozy, il aurait été aisé de communiquer en utilisant un registre antisarkozyste. Idem pour Alain Juppé. Plus candidat du centre que de la droite, son électorat aurait été trop éloigné de celui de Marine le Pen pour s’en inquiéter. S’adapter à un nouvel adversaire n’est donc pas chose facile, surtout en temps de campagne.
Tous mes voeux pour vous et vos familles pour 2017. Une nouvelle histoire commence qui nous rassemblera.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 31 décembre 2016
Emmanuel Macron est l’autre trublion de cette élection. Ouvertement déclaré « hors-système », il fait du tort au parti frontiste en se positionnant comme tel. Et ça marche pour lui ! Il finit en tête du sondage des personnalités politiques préférées des Français avec 41% d’opinions favorables, daté au 31 Décembre 2016. Pendant ce temps, Marine Le Pen perd deux points pour se stabiliser à 22% d’opinions positives…
Le « clou du spectacle » : la sortie du film Chez Nous
Sa sortie en salle n’est prévue que pour le 22 Février 2017, mais il fait déjà des vagues au FN. Le long-métrage de Lucas Belvaux raconte comment une infirmière est approchée par un « parti patriotique » pour rejoindre une liste municipale. Il montre toute la mécanique que le parti utilise pour enrôler ses cadres et ses électeurs. Les points communs entre ce parti fictif et le Front National sont nombreux (logo similaire, Présidente du parti au physique proche de Marine Le Pen, etc.). Florian Philippot dénonce même « un film anti-FN ». A deux mois de l’échéance de l’élection présidentielle, ce film ne manquera pas de faire (encore) du remous à a sortie. Quelle ironie pour la vague bleu marine !