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Football : Quand on aime on ne tacle pas (interviews de supporters)

Image de Louis Valat.

Passion commune à des millions de gens dans le monde entier, le football est l’un des sports les plus suivis au monde. Cependant, la vision du ballon rond diffère selon les supporters. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur l’opinion globale de supporters français avec cette interview sur leur club et sur leur amour du football en général. Embarek (supporter du Nîmes Olympique), Kévin Ca. (supporter du Racing Club de Lens), Kevin Ch. (supporter du Stade Malherbe de Caen) et Romain (supporter du Montpellier-Hérault Sporting Club) nous dévoilent les dessous de leur passion.

Quand et comment vous est venue la passion du football?

Embarek (NO) : Ça a commencé avec la Coupe du Monde 2006 même si je jouais déjà en étant plus petit. C’est venu tout seul car je ne suis pas issu d’une famille qui aime le football. J’ai développé l’amour du ballon rond naturellement.

Kevin Ch. (SMC) : A vrai dire, je ne sais pas trop. Je crois que c’est quelque chose qui se fait naturellement du moins quand on est petit. Je crois que je me suis mis à suivre à 100% le foot à partir de la Coupe du Monde 2006, à l’âge de 8 ans. C’est facile de débuter une passion pour quelque chose quand elle est animée par Zidane, Henry, Barthez, Vieira…

Romain (MHSC) : Dans ma famille le football c’est sacré, j’ai été plongé dans le bain très tôt… Grandir avec la génération championne de France c’est tout simplement fabuleux surtout quand tu t’appelles Montpellier et que ton père t’amène au stade quand t’es petit…

Kévin Ca. (RCL) : Ça a commencé quand j’ai fait ma première fois dans un stade, fin des années 90. C’était le stade le plus proche de là où j’habitais. Je me rappelle avoir vu un Lens-Nancy qui s’est soldé sur une victoire de Lens, 1-0. Je devais avoir 8 ans.

Quel club supportez-vous et pour quelles raisons?

Embarek : Le Nîmes Olympique, c’est le club de ma ville. Vers 2006-2007 mon père m’emmenait de temps en temps au stade. Il n’aimait pas vraiment le football alors je n’y allais pas souvent. Puis en 2013 j’ai eu mon premier abonnement aux Costières. Depuis je me déplace au stade régulièrement et participe même à certains déplacements.

Kévin Ch. : Évidemment, le Stade Malherbe Caen. Un oncle m’a emmené pour la première fois au stade en 2007 et je pense que je suis devenu amoureux de ce club en voyant les joueurs de si près. J’étais impressionné, même si nous n’étions qu’en Ligue 2. Et voilà comment on tombe amoureux pour toujours d’un club que je n’ai plus jamais lâché. Et à côté de ça, j’ai une passion toute particulière pour Arsenal pour lequel je ne rate quasiment aucun match également. Je parle de passion, c’est difficile de parler de supporteurisme. Je ne vais pas au stade, je n’ai jamais vu un joueur d’Arsenal de mes propres yeux.

Romain : Aujourd’hui si je supporte Montpellier c’est parce que c’est ma ville, mes valeurs, mon club. Ce que ce club est, cette ambiance familiale et chaleureuse qui habite chacun d’entre nous c’est juste unique en France et c’est ce qui fait notre force.

Kévin Ca. : Je supporte le RC Lens. Je suis tombé amoureux du stade et du club déjà car je pouvais m’y rendre facilement, avantage de proximité et aussi parce que c’était un club phare de Ligue 1 à l’époque.

Quelle importance cela a pour vous de supporter votre club ?

Embarek : C’est très important pour moi car je suis passionné, on peut même dire que c’est démesuré. Je le vis à fond, que ce soit au stade ou devant la télévision. Ça a un impact sur mon moral, ça a une importance primordiale.

Kevin Ch. : Supporter son club c’est important tout simplement car le club en a besoin. Surtout pour un club comme le Stade Malherbe. Le public, l’ambiance dans un stade, ça a clairement son impact dans certains matchs. J’ai un exemple comme Guingamp-Caen la saison dernière, où l’on arrache le point du nul en Bretagne. Sans les 12 bus de supporters qui nous ont transporté jusque là bas et l’ambiance inoubliable qu’on y a mit, je suis certain que nos joueurs revenaient avec 0 point. Tout cela pour illustrer le fait que savoir que l’on participe à la vie, l’activité, l’évolution et parfois les résultats de notre club, ça nous rend beaucoup plus qu’important. C’est indispensable.

Romain : Ça passe avant énormément de choses. On peut comparer ça à la femme de ma vie, quand ça va bien tout va bien et quand ça va mal je ne pense qu’à ça, ça occupe toutes mes pensées.

Kévin Ca. : Quand tu supportes un club, c’est pour toute la vie. Dans le Nord on n’a que deux grands clubs : Lens et Lille. J’ai choisi Lens et donc ça a son importance. Quand on gagne, je suis heureux. Quand on perd, je le ressens aussi.

A quelle fréquence regardez-vous les matchs ou vous déplacez-vous au stade?

Embarek : Je regarde absolument tous les matchs et je suis abonné aux Costières donc je suis au rendez-vous à chaque match à domicile. J’effectue aussi quelques déplacements, j’en ai déjà fait 6 cette année et il en reste 2 à venir.

Kevin Ch. : Je suis abonné au stade et au MNK96, donc hormis cas exceptionnel je ne rate absolument aucun match à domicile. Cela passe avant presque tout ! Et bien sûr quand l’équipe joue à l’extérieur, je ne rate pas les matchs non plus, à la maison.

Romain : Je les regarde tous peu importe ce que j’ai à faire, c’est mon plaisir de la semaine. Quant au stade, j’essaie d’y aller le plus possible, ça tourne aux alentours des 15 fois par saison.

Kévin Ca. : Avant j’habitais Valenciennes donc je pouvais me rendre au stade à chaque match qu’on jouait à domicile. Maintenant je suis beaucoup plus loin donc c’est plus compliqué. Mais quand je reviens dans la région, je retourne au stade ! Et bien sûr je ne rate aucun match à la télévision, si je ne peux pas le regarder je l’enregistre.

Quel match de votre équipe vous a le plus marqué?

Embarek : Sûrement le match de la montée en Ligue 1 en mai 2018, 4-0 face à Ajaccio. Evidemment il y avait énormément d’émotion, c’était la première fois depuis 25 ans qu’on remontait en première division.Puis nous avons fait une grosse célébration tous ensemble, avec les supporters et les joueurs.

Kevin Ch. : Au stade, sans aucun doute le Caen-Lyon en quarts de finale de la Coupe de France d’il y a 2 ans. Avant le match nous savions déjà que l’on recevrait le PSG en cas de qualification. Mais c’est une performance qui n’avait jamais été réalisée dans l’histoire du club… Le dernier carré de la Coupe de France…. Et on l’a fait. Victoire 1-0 sur un but de Diomandé de la tête. Je n’ai jamais connu meilleurs frissons et émotions au stade que ce jour là…

Romain : Sans aucun doute MHSC – LOSC en 2012, le dernier match de l’année à la Mosson face au 3ème de Ligue 1 avec ce raid solo d’Olivier Giroud qui sert Aït Fana à la dernière seconde et qui nous permet de garder 3 points d’avance sur Paris avant la dernière journée. Rien que d’en parler j’en ai les larmes aux yeux.

Kévin Ca. : C’était en 2002, le 29 octobre. Lens affrontait Milan en Ligue des Champions. Victoire 2-1 pour Lens grâce à Moreira et Utaka. C’était magique.

Quel est le joueur le plus important de votre effectif selon vous?

Embarek : Je dirais Paul Bernardoni. C’est notre gardien qui nous est prêté depuis 2018 par les Girondins de Bordeaux. Il nous a sauvé beaucoup de points, de plus il s’est bien acclimaté. Il est très apprécié des supporters, il célèbre avec nous. Puis il a de belles valeurs, il est proche du public et est heureux d’être ici.

Kevin Ch. : Jessy Deminguet. Notre milieu de terrain complet et formé au club, un vrai Caennais. Notre meilleur joueur et certainement celui qui aime le plus le club !

Romain : Le joueur le plus important ? Je dirais qu’il y en a 2 qui se démarquent mais je ne peux pas dire qu’ils sont les plus importants : c’est un collectif avant tout. Cependant je dirais d’abord Andy Delort pour son leadership naturel, son état d’esprit de guerrier et notre dépendance à lui. Il y a aussi Vitorino Hilton, notre capitaine. Cet homme est une légende vivante, du haut de ses 42 ans il est toujours au sommet de sa forme et donne énormément pour le club. C’est tout simplement monstrueux.

Kévin Ca. : Je dirais Jean-Louis Leca, notre gardien. Il nous sauve beaucoup, il est expérimenté, il a connu la Ligue 1 avec Bastia et est très courageux. J’aime sa mentalité, il est un excellent élément du club.

Comment votre club pourrait-il évoluer à l’avenir?

Embarek : Etant donné que nous venons de monter en Ligue 1, le club n’a pas encore de vraie structure adaptée à la première division. Nous n’avions même pas de cellule de recrutement. Maintenant, nous avons un nouveau directeur sportif donc il va y avoir certainement des changements. Je pense que l’objectif principal est de structurer le club et de la maintenir en Ligue 1 le plus longtemps possible tout en faisant attention au budget.

Kevin Ch. : C’est compliqué ! Je trouve qu’à l’heure actuelle, nous avons de bonnes bases pour faire une grande saison 2020/2021… Nous avons eu, selon moi, le coach qu’il nous fallait. Il est malheureusement arrivé en cours de saison. En dehors de ça, quelques petits détails à régler pour faire des meilleurs choix au niveau du mercato. Cette saison, nous avons des manques à certains postes tandis qu’il y a trop de choix à d’autres, je pense notamment au milieu de terrain. Ça sera à corriger dès cet été pour viser la montée en Ligue 1.

Romain : Depuis 3 ans le club évolue chaque année un peu plus et désormais on peut dire qu’on joue le top 6. Beaucoup de caps ont été franchis notamment grâce aux investissements ambitieux de Laurent Nicollin. Nous sommes dans le bon wagon et c’est très encourageant pour l’avenir !

Kévin Ca. : Nous avons un excellent centre de formation, un des meilleurs de France, nous avons formé des joueurs comme Raphaël Varane ou encore Serge Aurier. Je pense que le club doit se focaliser dessus et donner leur chance aux jeunes joueurs qui sont très prometteurs, il faut les garder et ne pas les transférer.

Pour finir, quel impact a eu le football sur votre vie en général?

Embarek : Ça a eu un immense impact déjà car cela dicte mes week-end, mais ça a aussi de l’impact au niveau financier. Cela revient à beaucoup d’argent entre l’abonnement, les maillots, survêtements et les déplacements mais c’est un choix, mon choix. Puis au niveau familial également, ma famille doit accepter le fait que je parte en déplacement parfois très loin, par exemple à Strasbourg et que ce soit des heures de trajet pour un seul match avec le retour en pleine nuit. Mais c’est mon choix et mon entourage l’accepte, je ne regrette absolument pas. C’est que du positif pour moi, en fait ça créé des souvenirs et des liens sociaux et c’est très important pour moi.

Kevin Ch. : Le football impacte tout simplement le moral. La qualification dont je parlais contre l’OL il y a deux ans, elle m’a rendu heureux pour le reste de la semaine. La descente en Ligue 2 ? Elle m’a détruit. Je n’imaginais pas mon club descendre, c’était impossible. Pour moi, notre place était en Ligue 1. Finalement, ça s’est produit et je n’ai pas lâché un seul mot à ma famille au lendemain. Voilà, le football influence tout simplement mon moral en plus du rythme de vie. Aussi surtout ça m’a permis de faire plein de rencontres. J’ai connu mes meilleurs amis actuels grâce à ce club. Au fond peu importe les résultats, l’impact est toujours positif quand c’est la passion qui parle.

Romain : Le football occupe pratiquement toute ma vie, surtout la Ligue 1 : je ne loupe aucun match. C’est une passion et cette passion m’a permis de faire énormément de bonnes rencontres autant sur les réseaux sociaux qu’au stade. C’est le meilleur sport à mon sens.

Kévin Ca. : Le football m’a apporté beaucoup de positif dans ma vie, des moments d’émotion, de belles rencontres… Je trouve que le football est un sport important. Dès notre plus jeune âge ça nous rapproche, dans les cours de récréation on jouait au foot…

Jade Hernoux

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