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FTV16 Interview: Rencontre avec Matthew Modine

A l’occasion de sa dernière édition le Festival de Télévision de Monte-Carlo a reçu Matthew Modine pour son rôle dans Stranger Things.

(Interview enregistrée un mois avant la diffusion de la série, Matthew Modine n’a pas pu trop en dire)

Vous venez nous parler de Stranger Things, pouvez-vous nous parler de votre personnage ?

Matthew Modine : Le problème est que je ne peux pas parler beaucoup du personnage. Ce que je peux dire sur la série est que les créateurs et réalisateurs, Shawn Levy et les frères Duffer ont grandi dans les années 80. Ils ont vraiment voulu que je sois dans la série parce qu’ils ont vu les films que j’ai fait à cette époque. Si je dois répondre à la question “Qu’est-ce que Stranger Things?”, je dirais que vous prenez “Les Dents de la mer”, “E.T.”, “Poltergeist”, “Stand by me”, vous les mettez dans un mixer, ajoutez de l’écriture et un peu de Matthew Modine… Et vous avez la série.

Vous y jouez un scientifique qui travaille pour une organisation secrète et qui poursuit une petite fille…

Matthew Modine : Oui c’est ça. On se demande qui est Eleven (la petite fille), pourquoi elle m’appelle “papa”. Ce sont des choses qui se révèlent durant la saison. C’est une série qui peut être consommée – Je n’aime pas le mot “consommer”, mais c’est le terme que tout le monde emploie – en quelques sessions de visionnage. Disons une série qui peut être appréciée en quelques soirées, mais du coup tout ce que l’on peut dire risque de réellement spoiler l’intrigue. Je me souviens quand j’étais enfant, mon père était gérant de cinéma. Je me rappelle d’un film, “Psychose”, et les distributeurs demandaient aux gens : « S’il vous plaît ne dites pas ce qui se passe dans le film. Ca risquait de révéler le secret à la fin du film, que Bates est sa mère. » Ça a quelque chose d’excitant, de ne pas pouvoir parler.

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C’est encore possible de ne pas spoiler aujourd’hui ?

Matthew Modine : C’est difficile, ce sera difficile. C’est la façon dont le monde a changé. Comme Netflix a changé la façon dont les gens consomment des séries. Ce n’est plus de la télévision, c’est du streaming. Vous pouvez regarder votre TV, votre ordinateur, votre téléphone, vous pouvez regarder quand vous voulez. Avant, quand vous suiviez une série, ça donnait : “Oh ! Il est 17h, ma série préférée va commencer”, et vous deviez courir à la maison et être à l’heure pour la voir. Et Netflix a changé cela. J’ai fait le premier film HBO, je veux dire le premier film commandé exclusivement par HBO, à un moment où la chaîne passait des films de cinéma. Je pense que cela était le début d’un changement de façon de produire et regarder la télé. Netflix, Hulu et Amazon on changé la façon dont on regarde la télévision, rendant les networks (chaînes non câblées aux USA) “vieux”. Un peu comme la production de films indépendants ont changé l’économie des studio. Ont disait “comment vous avez fait ce film pour 2 millions de dollars”, tout simplement parce que le système des studios implique tout une série de coût que vous n’avez pas quand vous être indépendants. L’industrie est en fluctuation, elle change.

Mais avez-vous senti “l’esprit des années 80” quand vous tourniez ?

Matthew Modine : Oh oui ! Ces gamins, les Duffers, disent que tout art est du vol, mais tout vol n’est pas de l’art. Les artistes se volent tout le temps entre eux. Ils regardent un film de Kubrick et veulent voler ce moment, la façon dont la caméra bouge. Les Duffer sont vraiment influencés par Spielberg. Même le script, avant le tournage, ils ont appelé ça “look book” (livre à vues) qui doit montrer à quoi va ressembler la série, contenait des photos des films dont j’ai parlé plus tôt. C’est intéressant, mais si j’ai une critique à formuler, c’est que les premiers qui sont passés derrière une caméra savaient ce que c’était que de ce prendre des gifles, ils avaient connu la guerre, la tragédie, ils utilisaient la caméra pour raconter une histoire basée sur des expériences qu’ils avaient vécues. Ce qui arrive aujourd’hui ce sont des gens qui ont grandi en regardant la télé, des cassettes vidéos, des DVD, le câble, puis ils regardent des films, deviennent passionnés, ils vont à l’université, étudient les films, et ils passent derrière la caméra et leur expérience n’est pas d’avoir pris des gifles, mais ils régurgitent des histoires qu’ils ont vu. Si vous placez des miroirs face à face, vous avez le reflet du reflet du reflet à l’infini. Et ça devient de plus en plus petit. Mon conseil aux jeunes réalisateurs, créateurs, et de sortir et vivre leur vie. Que les américains aillent en France et comprennent la culture de ce pays qui a participé à la construction de l’Amérique, qu’ils aillent en Irak ou en Arabie Saoudite et essaient de comprendre ce qui s’y passe. Quand j’étais enfant l’IRA se battait et faisait des attentats, je pensais que toute l’Irlande était en guerre, et en fait c’était probablement moins d’1% de la population qui était concernée et détruisait tout pour tout le monde. 

matthew modine

Pensez-vous que la télévision aujourd’hui fait ce que faisait avant le cinéma ?

Matthew Modine : J’ai toujours envié les acteurs anglais parce qu’ils pouvaient faire une bonne série sur la BBC, puis une pièce de théâtre et un film. Il n’y avait pas de frontière. Aux USA, c’était une autre histoire. J’ai connu Georges Clooney quand il faisait Urgences, et il était impatient de partir de la télé, il voulait absolument faire du cinéma, et ça a été très difficile. Cette frontière a aujourd’hui disparue, cette discrimination n’existe plus.

Crédit: Netflix

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