A peine annoncé comme porte-parole de La République En Marche, Gabriel Attal, le benjamin de l’équipe Macron à l’Assemblée nationale, rapporteur du texte sur la réforme de l’accès aux études supérieures s’explique face aux “Enfants de la Politique”, avec VL (premier media jeune de France) et le HuffPost.
La jeunesse au pouvoir était rare et revendiquée au siècle dernier, elle est à l’ère Macron devenue une norme, voire une marque de fabrique.
S’il y a bien un mot que Gabriel Attal n’aime pas prononcer, c’est celui de “sélection”. Lui, qui a pourtant su franchir les barrières sélectives au cours de son cursus, à commencer par celle de l’entrée à Sciences Po où il a posé les premiers jalons de sa jeune carrière publique. Le député des Hauts-de-Seine (il succède à André Santini à la tête de la 10ème circonscription) a été choisi pour être le rapporteur du projet de loi visant à réformer l’accès à l’université. Principal objectif: venir à bout du tirage au sort lors de l’inscription à l’université. Alors, comment faire si l’on n’inscrit pas tout le monde, et que l’on ne sélectionne pas à l’entrée des facs? Réponse: s’y prendre en amont du bac en mettant l’accent sur une meilleure orientation, informer les lycéens sur leurs débouchés professionnels, et miser sur ceux dont la candidature sera la plus cohérente au regard du profil et de la motivation… Pas une sélection on vous dit!
L’élu justifie inlassablement sa position sur le chiffre de 60% d’échec en licence. Il met en avant l’accompagnement pédagogique qu’il qualifie de traitement “sur mesure” pour chaque étudiant afin de limiter au maximum le taux d’échec si les compétences requises dans une filière ne sont pas réunies. Un arsenal de mesures financées à hauteur d’1 milliard d’euros sur le quinquennat viseront à mieux répartir la masse d’étudiants et limiter l’engorgement de certaines filières, comme des stages estivaux de remise à niveau, des modules d’enseignement supplémentaires, ou une année “propédeutique” permettant de mûrir son orientation.
Dans la nouvelle plateforme, l’étudiant formulera dix choix et pourra choisir entre différents choix positifs. En cas de non affectation, car il aurait fait des demandes uniquement auprès de filières sélectives ou en tension, une commission présidée par le recteur sera chargée de lui proposer une place au plus près de ses souhaits.
La clef de la réussite de la réforme éducative telle qu’envisagée par les ministres Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, c’est la formation professionnelle. Le gouvernement Macron a annoncé cette fois vouloir réellement sauter le pas, en valorisant notamment la filière professionnelle comme une voie d’excellence.
Exit les sécurités sociales étudiantes!
Une autre mesure phare de la réforme vise à rendre aux étudiants leurs 217 euros de cotisation qu’ils consacrent chaque année à l’inscription à une sécurité sociale étudiante. Le gouvernement sanctionne ainsi les retards de remboursements. Les deux organismes de sécurité sociale vont donc perdre leur délégation de gestion du régime général qui gère d’ores et déjà en grande partie le service. Par ailleurs, et c’est une première, un représentant des étudiants sera intégré au conseil de l’Assurance maladie, avec voix délibérative. Une réforme pour les jeunes, incarnée par les jeunes… Emmanuel Macron tranche manifestement avec les politiques éducatives paternalistes de ses prédécesseurs. La rentrée 2018 nous dira si le choix de la jeunesse lui donne raison.