Mediapart révèle encore des informations qui pourraient faire polémique. Le 23 mars, Geneviève Legay est transportée à l’hôpital en raison de blessures au crâne notamment lors d’une charge policière. Pourtant, l’affaire s’épaissit encore…
Geneviève Legay, 73 ans, réside à Nice et est une militante altermondialiste d’ATTAC. Le 23 mars dernier, elle a été grièvement blessée près de la Place Garibaldi, à Nice, lors d’une charge de policiers, en marge d’un rassemblement de « gilets jaunes ». Elle souffrait de fractures du crâne, d’hématomes sous-duraux et de fractures des côtes.
Selon un article publié par Mediapart, ce lundi, l’enquête de police requise pourrait être remise en cause pour conflits d’intérêts. En effet, l’enquêtrice chargée de l’affaire serait la conjointe du commissaire, Rabah Souchi. En charge des opérations le jour de l’incident, il aurait donné l’ordre de charger. Hélène P., sa compagne, est donc la commissaire en chef de la sûreté départementale chargée de l’enquête préliminaire.
Le procureur de la République de Nice a confirmé cette information et affirmé à Mediapart « être tout à fait au courant au moment de l’ouverture de l’enquête des liens de concubinage qui unissent le commissaire Rabah Souchi et Hélène P. » Pourtant, pour lui, cela ne pose aucun problème. « Les investigations doivent déterminer d’où viennent ces blessures, éventuellement commises par des hommes sous le commandement du commissaire. Mais au moment de son ouverture, il n’y a aucune preuve évidente que ce soit un policier. Il faut réunir les éléments de preuve matérielle » explique-t-il.
Une incitation suspecte
La militante explique que des hommes de l’enquêtrice sont venus l’interroger lorsqu’elle était encore à l’hôpital. Ils l’auraient incité à dire que le responsable de ses blessures était un journaliste. « Or, c’est faux. Je me rappelle avoir été poussée par un policier, et je leur ai dit » a-t-elle confié au journal d’investigation.
Si l’événement avait été qualifié de « bousculade » au départ, le procureur est récemment revenu dessus en confirmant que les « blessures de Madame Legay résultent de l’action d’un fonctionnaire de police dont il convient d’apprécier le caractère volontaire ou involontaire ».
L’enquête est ouverte depuis le 29 mars dernier, et devrait éclairer les raisons des blessures graves de Geneviève Legay. Cependant, selon Mediapart, elle pourrait être confiée à un autre service. De quoi enfin lever le voile sur cette étrange affaire.