Gone Girl, l’adaptation du roman de Gillian Flynn, est sorti ce mercredi. L’un des films les plus attendus de la rentrée, réalisé par David Fincher, présente un casting avantageux. Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris ou encore Emily Ratajokowski ont rendu cette sortie encore plus palpitante. Une attente à la hauteur des espérances ?
Nick et Amy Dunne fêtent leur cinq ans de mariage. Journalistes vivant à Manhattan, leur vie conjugale semble tout droit sortie d’un comte de fée. A l’apparence joyeuse, complice et légère, leur relation navigue tranquillement, portée par la frénésie new-yorkaise. Mais les choses se désagrègent… la crise, la difficulté des médias et particulièrement celle de la presse écrite conduit à une vague massive de licenciements. Désormais au chômage tout les deux, le couple décide de quitter New York et part s’installer dans la ville natale de Nick dans le Missouri. S’ensuit la destruction, lente et irréversible, du couple Dunne. La rancoeur et l’amertume se nichent au sein de leur relation, empoisonnant lentement mais surement le peu d’amour qu’il restait entre eux.
Ainsi, en cette matinée de cinquième anniversaire de mariage, Amy a disparu. Nick, alerté par son voisin lui signalant que la porte de sa maison est grande ouverte, découvre ce qui semble être une scène de lutte dans son salon et ne trouve aucune trace de son épouse.
Une enquête est lancée pour retrouver Amy. Les preuves accablantes s’amassent petit à petit, et tout porte à croire que son mari l’a assassiné. Soumis à une opinion publique de plus en plus défavorable Nick se voit devenir un paria perçu comme un assassin sociopathe. Mais l’enquête va de surprises en surprises…
Le célèbre polar, Les Apparences, a connu un véritable triomphe lors de sa parution en 2012. Mais le succès retentissant que connu Gillian Flynn a mis à rude épreuve David Fincher. L’attente de son adaptation cinématographique était colossale, et les critiques autant que le public ont attendu cette sortie avec beaucoup d’entrain. On sait à quel point il est facile d’être déçu d’un film produit à partir d’un succès littéraire…
Mais Gone Girl est à classer parmi les réussites. Les personnages sont merveilleusement interprétés, fidèles aux caractères, et le scénario se rapproche au maximum au déroulement du livre. Le suspense est maintenu tout au long du film, mais malheureusement, cette tension si prenante au sein du roman, s’essouffle peu à peu. D’une durée de 2h30, le suspense accroche le spectateur, mais lasse un peu face à un dénouement qui tarde à venir. Et contrairement au roman, le déliement semble un peu bâclé, assez simple en réponse à une enquête aussi poussée. La psychologie des personnages, complexe et d’une justesse remarquable dans le roman, est simplifiée dans Gone Girl. La relation amoureuse qui perd de son charme, qui laisse place au quotidien et laisse désormais apparentes les réelles faiblesses d’un couple, particulièrement bien cernée par Gillian Flynn, est trop vite survolée par David Fincher. L’amertume des personnages du roman se transforme ici en simple psychose.
Bien que le film soit interprété par des acteurs aux jeux irréprochables, et à la qualité cinématographique certifiée, Gone Girl aurait peut-être dû se diviser en deux volets, permettant un dénouement plus tangible, laissant le suspense tel quel au lieu de le transformer peu à peu en impatience.
Gone Girl reste cependant une interprétation au scénario palpitant qui mérite d’être vu. Ce film, indéniablement de qualité, n’est cependant pas comparable au roman qui avait rejoint le monde du polar avec brio.